Le Conseil de sécurité devait adopter mardi matin une résolution qui invite le gouvernement centrafricain à accélérer la transition politique et menace de sanctions les perturbateurs qui bloqueraient cette transition ou commettraient des exactions.
La résolution, proposée par la France et qui sera soumise à un vote à 10H00 (15H00 GMT), met aussi sous mandat de l’ONU les quelque 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux militaires africains de la Misca (force de l’Union africaine) et aux soldats français engagés en RCA.
Dans un deuxième temps la Misca pourrait se transformer en une mission de maintien de la paix de l’ONU mais déployer ces Casques bleus prendra de toute façon plusieurs mois.
Selon des diplomates, l’Union africaine est toujours réticente à laisser le contrôle des opérations à l’ONU et plaide pour qu’on donne aux Africains “le temps de faire leurs preuves”, tandis que Washington et Londres rechignent à payer la facture. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon doit remettre fin février un rapport sur la possibilité de faire passer la Misca sous pavillon onusien.
En attendant, la résolution donne un mandat de l’ONU à la future force de l’Union européenne. Les Européens auront donc droit eux aussi, tout comme les militaires africains et français, de “prendre toutes les mesures nécessaires” — c’est-à-dire faire usage de la force — pour se défendre et protéger les civils.
L’UE a décidé le 20 janvier de lancer en RCA sa première opération militaire depuis six ans en mobilisant 500 à 600 hommes, en appui aux 4.000 soldats africains de la Misca et aux 1.600 Français déjà déployés. L’Espagne, la Belgique, l’Estonie ou la Pologne pourraient y prendre part.
La résolution menace de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) “les individus ou entités (..) qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité en RCA (..) font obstacle au processus politique de transition, violent les droits de l’Homme”, bloquent la distribution de l’aide humanitaire ou violent l’embargo sur les armes à destination de la RCA instauré en décembre par le Conseil. Celui-ci met ainsi en place un régime précis de sanctions, mais les personnes à sanctionner devront être désignées ultérieurement.
Le Conseil stipule que les élections présidentielles et législatives devront être organisées “dès que possible, au plus tard en février 2015 et de préférence au second semestre de 2014”. La France milite depuis longtemps pour ce calendrier resserré.
La mission politique de l’ONU en Centrafrique (Binuca) aidera à organiser ces scrutins.
Le mandat du Binuca (Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en RCA) est renouvelé pour un an et élargi: il devra aussi aider à rétablir un semblant d’administration capable de “fournir des services de base à la population”.
Il assistera la commission internationale crée par l’ONU pour enquêter sur les exactions commises par les ex-rebelles musulmans de la Seleka et leurs adversaires chrétiens anti-Balaka.
La résolution recommande donc de “donner d’urgence au Binuca des moyens considérablement plus importants”.
© 2014 AFP