BANGUI, République centrafricaine – Les Nations unies ont pris le relais d’une mission régionale africaine de maintien de la paix en République centrafricaine, lundi, neuf mois après l’explosion de violences sectaires ayant fait au moins 5000 morts et forcé des dizaines de milliers de musulmans à fuir dans des pays voisins.
Environ 1800 casques bleus et policiers additionnels ont joint la mission, aux côtés de quelque 4800 soldats africains et de 1000 policiers internationaux déjà engagés dans la précédente opération. Mais la nouvelle force combinée représente environ seulement 65 pour cent de ce qui avait été autorisé par le Conseil de sécurité des Nations unies en avril.
Des groupes de défense des droits de la personne et d’autres organisations ont appelé à un déploiement entier et rapide d’une force de 12 000 membres, qui ne se concrétisera pas avant le début 2015 selon des diplomates.
Amnistie internationale a dit espérer dans ce transfert d’autorité «davantage qu’un changement cosmétique». Le Conseil de sécurité a salué un «transfert harmonieux d’autorité» et a rappelé l’importance d’accélérer le déploiement complet de 10 000 militaires, incluant 240 observateurs, et de 1800 policiers.
Les casques bleus font face à un défi gigantesque: ramener la paix dans un pays de la superficie du Texas avec quelque 4,6 millions d’habitants qui est aussi l’un des moins développés du continent africain. Certaines routes n’ont pas été réparées depuis l’indépendance du joug français en 1960 et d’autres sont pratiquement inaccessibles durant la saison des pluies. Le vaste nord du pays était largement anarchique avant même la dernière explosion de violences, et abrite une multitude de groupes rebelles et de mouvements armés.
Les nouveaux renforts sont venus du Pakistan, du Sri Lanka, de l’Indonésie, du Maroc et du Bangladesh pour joindre des casques bleus d’autres pays en Afrique centrale. L’ONU a fait valoir qu’il avait fallu des mois de sollicitation de contributions de pays membres pour constituer le nouveau contingent.
«J’estime que la dernière chose que nous ayons fait est de s’asseoir sur nos mains, mais nous avons rencontré des défis logistiques. Mobiliser des soldats pour une mission de maintien de la paix prend du temps, a dit le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stephane Dujarric. Nous devons frapper aux portes pour des soldats, de l’équipement, des hélicoptères, et pendant ce temps, je crois que nous avons travaillé très activement en Centrafrique, tant sur le plan politique que, bien sûr, sur le plan humanitaire.»
SOURCE /journalmetro.com