La nouvelle force de l’ONU en Centrafrique a officiellement pris le relais lundi de la force africaine (Misca) déployée dans le pays lors d’une cérémonie solennelle à la base militaire de l’aéroport de Bangui, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a remis le béret bleu de commandant de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) au général camerounais Martin Chomu Tumenta, qui jusqu’alors dirigeait la Misca, en présence notamment des troupes, de la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, et de représentants des forces française Sangaris et européenne Eufor-RCA.
La force onusienne, créée en avril par la résolution 2149 du Conseil de sécurité, dispose dans un premier temps de 7.600 hommes (pour la plupart issus des rangs de la Misca) sur le terrain et comptera 12.000 soldats et policiers à effectif plein. Outre les contingents africains, des détachements du Pakistan et du Bangladesh sont également présents à Bangui.
La tâche de la Minusca s’annonce difficile. Si les violences intercommunautaires massives entre populations chrétiennes et musulmanes ayant fait des milliers de morts depuis décembre 2013 ont cessé, elles ont provoqué un désastre humanitaire avec des centaines de milliers de déplacés et contraint à l’exode les civils musulmans de régions entières.
La crise en cours est née du renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par la rébellion Séléka – à dominante musulmane dans un pays très majoritairement chrétien – de Michel Djotodia. M. Djotodia a lui-même été contraint à la démission début 2014 pour son incapacité à mettre fin au cycle infernal de représailles et de contre-représailles entre combattants Séléka et miliciens anti-balaka.