Les deux journalistes centrafricains emprisonnés à Bangui pour outrage, diffamation et incitation à la haine dans des articles visant la présidente de transition Catherine Samba Panza, ont été remis en liberté provisoire, a annoncé mercredi une source judiciaire.
« Le parquet a décidé de remettre en liberté provisoire mardi soir Patrick Stéphane Akibata, directeur de publication du journal Le Peuple, et Régis Zoumiri du journal Le Palmarès, en attendant leur procès », a affirmé à l’AFP une source du parquet de Bangui.
« Il s’agit d’une libération provisoire qui ne met pas fin à l’action judiciaire toujours en cours », les deux journalistes étant poursuivis pour outrage, diffamation et incitation à la haine, a précisé cette source.
Les directeurs de la publication des quotidiens Le Palmarès et Le Peuple avaient été arrêtés les 7 et 15 avril, avant d’être tous deux déférés à la prison centrale de N’garagba (Bangui) où ils étaient détenus.
L’Observatoire des médias a jugé « injurieux » l’article publié dans le Palmarès, intitulé « Catherine Samba Panza, cette cancre qui nous gouverne ». Régis Zoumiri, du Palmarès, a été placé en garde à vue pour avoir violé les dispositions du Code de déontologie et d’éthique de la presse et son journal suspendu une semaine.
Quant à Patrick Stéphane Akibata, du Peuple, il a été arrêté pour avoir repris dans son journal un article d’abord paru sur un site d’information en ligne étranger, intitulé « De l’illégitimité et de la moralité douteuse de la présidente de transition ». Le texte affirme notamment que Mme Samba Panza « a été élue à la suite d’une campagne à coups de billets de banque ».
Selon le dernier classement mondial annuel de l’organisation Reporters sans frontières (RSF), paru en février, la liberté de la presse en Centrafrique a considérablement reculé pour atteindre la 109e place sur 180 pays.
© 2014 AFP