La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) traverse l’une des plus graves crises de son existence. Une indiscipline budgétaire a occasionné une tension de trésorerie dans les démembrements régionaux. Conséquence: ceux-ci sont à 4 mois d’arriéré de salaire.
Plus rien ne va à la Commission électorale nationale indépendante. Depuis quatre mois, le personnel n’a perçu même un copeck en guise de salaire. Pendant ce temps, le président de la Ceni, Amadou Ba, se la coule douce dans une luxueuse clinique parisienne, à cause d’une douleur à l’omoplate. Pire, le questeur lui a trouvé le moyen de soigner sa pauvreté. Habitant dans un logement social jusqu’à la mise en place du bureau de la Ceni, M. Ba n’a trouvé mieux que de raser sa maison pour en faire presque un château. Comme si cela ne suffisait pas, il a acheté la maison d’un de ses voisins qu’il a ajoutée à son lot.
Après la réunion de protestation que nous rapportions dans ces mêmes colonnes il y a une semaine, la Ceni a trouvé le moyen de payer le personnel du bureau national de Bamako, le jeudi dernier.
Quant aux délégations régionales, elles courent après quatre mois de salaire.
Selon une source interne, cette crise de trésorerie est due à une indiscipline budgétaire du président et du questeur.
En effet, notre source affirme que le président et son questeur seraient les pires affairistes de l’histoire de la Ceni.
Ils auraient utilisé 500 millions de francs CFA sur le milliard de francs CFA que le ministre de l’Economie et des Finances avait mis à leur disposition pour le fonctionnement de l’institution. Ainsi, la Ceni, au moment de son installation, devrait acquérir des voitures sur deux ans. Mais au lieu de cela, elle a acheté toutes les voitures prévues. Mieux, le président et le questeur se sont permis de payer le fournisseur en une tranche et en intégralité. Alors même que rien ne les pressait. Notre interlocuteur soutient que les deux hommes auraient perçu des ristournes sur le marché de passation. Donc, ils auraient sciemment payé le fournisseur sur les maigres ressources de la Ceni.
Au même moment, pour tenter de faire diversion, des rumeurs rapportent que la Ceni s’apprêterait à faire des révélations. Elle pense que c’est juste une tentative de détourner les gens de l’essentiel de la magouille qui se trame à la Ceni.
Pour sûr, l’institution traverse aujourd’hui une crise de trésorerie qui n’est pas près de prendre fin.
Le personnel, au bord des nerfs, menace de sortir les griffes si rien n’est fait d’ici une semaine. Ce, afin qu’il soit remis dans ses droits.
A suivre.
Azalaï-Express