L’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo a certes perdu la dernière élection présidentielle mais il tente de montrer sa puissance de mobilisation dans la rue. Son fief est la banlieue à majorité peule, au nord de Conakry.
La question ethnique reste une composante essentielle dans le jeu politique guinéen. Depuis l’indépendance du pays, en 1958, deux groupes ethniques luttent pour le pouvoir politique. Ce sont les Malinké et les Peuls.
Le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée), dont le président Alpha Condé est le chef, est issu de l’ethnie Malinké. Son principal opposant Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG est de l’ethnie peule. Celui-ci donne sans cesse l’insomnie au régime de Conakry en paralysant quand il le veut, les activités de la capitale guinéenne.
Ses détracteurs reprochent à Cellou Dalein Diallo d’être pris en otage par son groupe ethnique. L’ancien Premier ministre de Lansana Conté est aussi parfois considéré comme un simple technocrate. Lundi, à la fin d’une journée “ville morte” organisée par l’opposition guinéenne, un jeune a été tué à Conakry et d’autres personnes blessées. L’opposition a accusé la gendarmerie d’être responsable de ces violences.
“Il y a une campagne avec des groupes a qui on donne des missions et qui sont devenus des mercenaires qui barrent la route et enfin de compte une grande majorité de la population préfère éviter de prendre des risques inutiles. Mais de manière palpable, il y a une désafection vis à vis de la manière dont la politique est faite en Guinée. Et les gens restent encore dans l’expectative en attendant de nouvelles offres politiques”, estime Bah Oury ancien vice-président de l’UFDG. Pour lui, il y a une classe politique qui fait de la violence, sa principale arme.
Le pouvoir dénonce une politique communautariste
Pour sa part, le pouvoir accuse Cellou Dalein Diallo d’utiliser des jeunes de sa communauté pour accéder au pouvoir. Monsieur Diallo fait face à une bête politique, le président Alpha Condé, qui cumule 50 années de lutte politique. Mais les violences récurrentes à Conakry montrent la polarisation ethnique de plus en plus marquée dans la bataille politique que se livrent les cadres des coordinations régionales.
Retrouvez ci-dessous, une tribune récemment publiiée par Bah Oury sur son blog, au sujet de la violence politique et ses critiques à l’égard de Cellou Dalein Diallo.
L’hebdomadaire “Jeune Afrique” avait également publié un article sur les actions du chef de file de l’opposition guinéenne. Un article auquel le parti politique de Cellou Dalein Diallo a énergiquement réagi.
DW