En Catalogne, c’est la dernière ligne droite avant les élections régionales du jeudi 21 décembre. Le scrutin va se dérouler après une campagne vraiment hors du commun.
Campagne hors du commun, notamment parce que deux candidats des sept candidats mènent leur campagne à distance. L’ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont a beau s’être « exilé » à Bruxelles après avoir été accusé de rébellion et de sédition, il n’en demeure pas moins présent dans la campagne. Le candidat de la liste Ensemble pour la Catalogne participe aux différents meetings par vidéoconférence. Il multiplie les interviews aux médias espagnols et internationaux et reste très actif sur les réseaux sociaux, tweetant désormais presque autant que Donald Trump.
Le leader de la gauche républicaine également absent
Accusé des mêmes faits que Carles Puigdemont, Oriol Junqueras, leader de la gauche républicaine, n’est pas sur le terrain pour mener campagne. Il la suit depuis la prison où il écrit des lettres qui sont lues à chaque rassemblement de son parti. Un parti qui lui rend constamment hommage pour continuer à fédérer les militants qui ont dû mal à s’imaginer que Marta Rovira, la numéro deux de la liste d’Esquerra Republicana-Catalunya Sí puisse être investie présidente de la Generalitat. Une situation qui se reflète dans les sondages puisque Esquerra Republicana est désormais au coude à coude avec le parti de centre droit libéral Ciudadanos.
Plusieurs scénarios possibles
La première hypothèse est que le bloc indépendantiste gagne. Le problème c’est que la plupart des sondages annoncent d’ores et déjà que dans ce cas là, la majorité absolue ne leur sera pas acquise. Il faudrait donc que le parti Catalunya en Comú-Podem, qui n’appartient ni au bloc séparatiste ni au bloc unioniste, intervienne. Une solution qu’a exclut le candidat de ce parti qui refuse de donner son soutien à la formation de droite Ensemble pour la Catalogne, le parti de Carles Puigdemont.
Autre problème à signaler, Carles Puigdemont et Oriol Junqueras veulent tous les deux être présidents de la Generalitat, mais compte tenu de leur situation judiciaire, cela s’avère très compliqué pour l’un comme pour l’autre.
Vers une victoire du bloc unioniste ?
La majorité décisive n’est pas non plus assurée pour le bloc unioniste et c’est au niveau des alliances que ça coince. Le leader du parti socialiste a dit vouloir refuser de s’allier avec le parti de droite libérale Ciudadanos. Là encore Catalunya en Comú-Podem pourrait jouer les arbitres, mais ils ne veulent pas d’accord avec des partis de droite.
Mais si aucun président n’est investi au bout de 45 jours, ils ont encore deux mois pour trouver un accord avant que de nouvelles élections soient convoquées. Pour l’instant, rien n’est sûr. La seule chose que l’on sait c’est que la participation à ces élections sera massive et que le résultat du scrutin sera décisif pour l’Espagne qui vit actuellement sa pire crise politique depuis quarante ans.
Rfi