Les organisateurs de ce voyage ont espéré que la vision des journalistes africains sur la Chine sera autant réaliste qu’objective pour effacer les clichés négatifs véhiculés sur l’Empire du Milieu
Le décalage horaire entre le Mali et la République populaire de Chine se transforme en véritable supplice pour les voyageurs. Au moment où il est 6 heures du matin au Mali, il est déjà 14 heures en Chine. Pour les musulmans, la prière du milieu de la journée coïncide avec la levée du soleil au Mali.
Ce qui perturbe considérablement le sommeil des visiteurs de courte durée comme cela a été le cas de la trentaine de journalistes africains, venus d’une dizaine de pays francophones. Mais, la beauté du séjour si bref soit-il, fait oublier ces difficultés d’endormissement.
En effet, pour tout visiteur qui atterrit dans la capitale chinoise, l’émerveillement est immédiat rien qu’à l’aéroport déjà qui affiche son immensité ! Pour trouver son point d’accostage, l’avion roule pendant des dizaines de minutes sur le tarmac avant de s’arrimer à une porte pour permettre aux passagers de débarquer.
Avant de remplir les formalités de police, chaque passager doit au préalable obtenir un ticket sur une machine, où il aura scanné son passeport et donné quelques informations sur son séjour. Muni de ce ticket, il se présente aux différents guichets de la police pour se voir accepter l’entrée dans le pays.
Mais pour récupérer ses bagages, les passagers doivent parcourir un long couloir pour aboutir dans une salle, où ils doivent embarquer à bord d’un petit train qui les transportera vers d’autres ailes plus éloignées de l’aéroport pour ensuite échoir dans une immense salle. Là, des tapis roulants indiquant les numéros de vols des avions les orientent pour retrouver leurs bagages. L’étendue et la beauté architecturale de l’édifice à plusieurs compartiments achèvent de séduire le visiteur africain qui révise ses a priori sur ce pays.
Le parcours vers la ville offre un paysage verdoyant au milieu duquel ont émergé des échangeurs multiples, les immeubles qui tutoient le ciel. Les grandes artères à plusieurs voies, où circulent des véhicules nombreux comme une fourmilière sont un spectacle ordinaire qui attire l’attention.
Aussi, les multiples caméras et autres radars de la circulation permettent de réguler comme par magie le trafic routier. C’est dans ce cadre agréable avec un climat assez doux que la cérémonie de clôture du séminaire pour les journalistes s’est tenue à l’hôtel Yulong international à Beijing.
COOPÉRATION- Cette cérémonie était présidée par le directeur adjoint du centre de formation du Groupe de publication internationale de Chine (CIPG), Li Heng Tai, en présence de Mme Feng Yin, assistante au département de formation et de communication du CIPG, des encadreurs de la formation et des participants au séminaire.
M. Li Heng Tai a souligné que l’organisation de ce séminaire s’inscrit dans le cadre de la coopération avec les médias africains. Il a exprimé au nom des autorités la solidarité du peuple chinois et son amitié profonde pour les peuples africains. Le CIPG produit un magazine dénommé «Chine-Afrique» qui fait la promotion des relations sino-africaines dans les deux sens.
C’est dans le cadre de cette promotion que par exemple la société Star Times a noué des partenariats avec les pays africains dans le but de les aider à surmonter la fracture numérique qui les sépare du reste du monde développé. Il a aussi rappelé l’organisation de la première exposition économique sino-africaine en juin dernier à Changsha en Chine. Cette exposition s’inscrivait toujours dans le cadre de la promotion des relations sino-africaines.
«Le séjour des journalistes africains à travers des exposés thématiques sur l’histoire, la culture et l’économie chinoises ont permis certainement d’améliorer vos connaissances sur la Chine», a espéré le directeur adjoint. Il a également souhaité que les idées occidentales négatives véhiculées sur la Chine soient gommées grâce à ce séjour.
Les Africains et les Chinois ont besoin d’améliorer leurs connaissances mutuelles les uns sur les autres et le gouvernement chinois offre ces opportunités de connaissance de la Chine dans vos médias respectifs, a indiqué Li Heng Tian. Il a espéré que ce séminaire soit un bon début pour présenter dans nos médias respectifs une image objective de la Chine à nos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
Mme Cynthia Moutou de la Radiodiffusion nationale de l’Île Maurice a, au nom des participants, présenté les remerciements et la profonde gratitude aux autorités chinoises qui ont organisé ce séminaire pour les journalistes africains. Elle a salué la vitalité de la coopération Chine-Afrique à travers ces voyages d’études qu’elle a trouvé fructueux et instructifs à plus d’un titre.
Elle a donné l’assurance que les journalistes africains ne ménageront aucun effort pour véhiculer une image objective de la Chine. «Voyez en chacun de nous, un ambassadeur de la cause chinoise dans le monde et notamment en Afrique et dans nos pays respectifs», a déclaré la porte-parole des participants. La cérémonie s’est achevée par la remise de cadeaux, de certificats de participation au séminaire et une photo de famille des participants avec les organisateurs.
La Chine tend la perche aux pays africains pour les aider à sortir du sous-développement. Elle manifeste cette volonté à travers plusieurs domaines de coopération (éducation, développement des infrastructures, partenariats gagnants-gagnants etc).
Surtout, elle fait comprendre que la voie unique de développement n’est pas toujours la seule à privilégier. Mais, plutôt les ajustements opérés en fonction des opportunités peuvent être salutaires. Elle en est un parfait exemple grâce à l’ouverture opérée dans sa politique de développement ce qui lui vaut aujourd’hui la place qu’elle s’est forgée dans le concert des nations qui comptent.
Présentement, il est courant de croiser des touristes américains, européens ou asiatiques qui visitent la Chine. Environ 160 millions de Chinois par an visitent d’autres pays dans le monde. La destination africaine à l’exception notable de l’Égypte pour ses pyramides et de l’Afrique du Sud, n’est pas très prisée des touristes chinois.
Comment capter une portion de ces visiteurs chinois qui sont réputés dépensiers pendant leurs séjours et font tourner le commerce et des pans entiers de l’économie locale ? La balle est forcément dans notre camp. À nous de jouer notre partition et les touristes chinois, probablement n’en demanderont pas mieux !
Moriba COULIBALY
L’Essor