Jeudi 26 avril, l’on a dénombré une dizaine de victimes. Le lendemain, vendredi 27 avril, la barre d’une trentaine de victimes est atteinte. Le spectacle macabre s’est déroulé dans la région des Firhoun contrôlée par on ne sait qui…’’
Plusieurs localités ont subi la furie des assaillants : Anderhaboucane, Takalot et surtout Wakassah. Représailles ou actes de terreur après les récentes opérations militaires ?
C’est actuellement le sauve – qui – peut général dans la toute nouvelle région de Ménaka. Tandis que les pauvres populations civiles (vieillards, femmes et jeunes) cherchent à se sauver, l’Administration étant quasi absente, les éléments des forces de Défense et de Sécurité nationales étant confinés sous la surveillance des forces internationales (MINUSMA et Barkhane) curieusement muettes, des combattants armés s’adonnaient à cœur joie à une expédition meurtrière. Le Chef de l’Exécutif, Daouda Maïga, se contentant d’un appel à la retenue, histoire de ne pas venir à des affrontements inter-communautaires, des communiqués laconiques pleuvent de partout.
Naturellement, le gouvernement a condamné les actes commis. Mais, pourrait-il faire autrement ?
Faut – il rappeler que tout avait commencé le jeudi dernier. Des habitants d’Anderhaboucane se sont d’abord réveillés sous les crépitements des armes. Des heures durant, les pauvres vieillards, femmes et enfants furent soumis à des sévices. Non loin, à Takalot, la situation était identique.
En l’absence de l’Etat et ses services, les populations étaient à la merci des assaillants. Pendant tout ce temps, il n’y eut aucun secours des forces militaires (maliennes, onusiennes et françaises). Les soi-disant mouvements d’autodéfense (GATIA et MSA) ont brillé par leur absence. Bilan : une dizaine de victimes. Le lendemain, vendredi 27 avril, les assaillants ont à nouveau attaqué la localité de Wakassah, toujours à Anderhaboucane. L’on a dénombré une trentaine de morts. Dans les deux cas donc, il y a eu une quarantaine de victimes.
Mais, qui étaient ces assaillants ? Des éléments de Abou Walid Al Sahraoui ou d’Aqmi ? Pour l’heure, il n’y a eu aucune revendication. Les observateurs croient savoir qu’il s’agirait de représailles après les récentes opérations menées par le GATIA et le MSA contre certains groupes dits terroristes dans la région.
Ces opérations avaient, on le sait, été soutenues par des forces françaises.
Des actes de terreur, c’est selon d’autres. Histoire de prouver et démontrer leur capacité de nuisance. En tout cas, ce fut un véritable carnage.
Généralement, des affrontements sont signalés dans la région. Mais jamais, l’on n’avait connu un tel bilan macabre. Où se trouve l’Etat du Mali ?
B. Koné
Source: Le Malien