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Carburant : pourquoi le prix du baril s’écroule… et pas celui à la pompe ?

Alors que le prix du baril du pétrole fond, c’est moins le cas des tarifs appliqués à la pompe. En moyenne, les cours mondiaux ont baissé de près de 34% depuis le mois d’octobre, tandis que l’essence et le diesel n’ont reculé que de 8%. Comment expliquer cet écart qui affaiblit notre pouvoir d’achat ?

La raison tient en un mot : taxes !

“Une chute historique”, “du jamais vu”, “une situation incroyable”… il n’y avait pas vraiment de mots pour décrire ce qui s’est passé le 20 avril 2020. Pour la première fois de son histoire, le cours du baril de pétrole est devenu négatif, à -37,63 dollars ! L’effondrement de la demande et l’arrêt des transports suite à la crise du coronavirus en sont les principaux responsables. Si le cours de l’or noir a légèrement rebondi depuis, il reste toutefois à des niveaux très faibles.

Parallèlement aux mesures sociales prises par IBK, la commission de suivi du mécanisme de taxation des produits pétroliers du Mali a annoncé ce 10 avril la baisse des prix des hydrocarbures à la pompe. Cette baisse entre en vigueur dès ce samedi 11 avril partout au Mali. Les consommateurs vont désormais remarquer une réduction de 30 F sur le litre du carburant qu’ils achèteront.

Ainsi, le Super sera vendu à 693 f/litre contre 723 f/litre. Pour le Gasoil, ce sera 621 f/litre contre 651 f/litre auparavant.

 Mais force est de constater que le cours du pétrole continue de dégringoler.

Une mauvaise blague des entreprises pétrolières pour gonfler leurs marges ? Non, le “coupable” est l’Etat. En effet, la fiscalité pèse pour près de 60% dans le prix d’un litre d’essence (plus de 50% pour le diesel) à la pompe, contre environ 30% pour le pétrole brut (le reste provenant du transport et de la distribution). Et contrairement au cours de l’or noir, les taxes ne baissent pas…

Pour comprendre cette différence selon le magazine économique Financial-Afrik, observons d’abord comment se forme le prix à la pompe. Celui-ci est fixé par un ensemble de facteurs autres que la fluctuation des prix du brut sur les marchés mondiaux. Il y a d’abord les taxes de l’État (taxe carbone, TVA…). Ces taxes représentent toujours 60% du prix de vente. Elles pèsent donc très lourd sur le prix à la pompe. Ajouté au taux de change entre le dollar et l’euro et le CFA, cet élément est un frein à une baisse soudaine. Cependant, ces deux aspects ne peuvent, dans le cas présent, justifier un tel ralentissement.

C’est un véritable choc pétrolier. Car on ne sait plus où stocker tous ce pétrole. Hangar, oléoducs, navires pétroliers… Tout est plein, parce qu’il n’y a pas de demande en pleine crise du coronavirus.

Comme les usines sont à l’arrêt et les avions en train de prendre la poussière sur le tarmac à cause de la pandémie, les besoins en pétrole ont très largement diminués dans le monde. Et malgré un accord des pays exportateurs de pétrole sur une baisse ‘’historique’’ de la production de 10 millions de barils par jour, les prix ont continué de dégringoler. On se retrouve donc avec un marché déséquilibré, inondé par le pétrole. Et la reprise risque d’être assez longue, le temps que la demande augmente.

Paul Y. N’GUESSAN

Source: Bamakonews

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