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Capitulation de l’etat au centre ; Naissance de la nouvelle théocratie

L’accord de Farabougou a été conclu, comme on le sait, le plus officiellement avec la bénédiction des autorités militaires qui gèrent la transition, à travers le colonel Ismaël Wagué, le ministre de la Réconciliation qui s’en vante d’ailleurs.

 

Le retrait de l’armée de la zone de Dogofri, dont fait partie le village martyr de Farabougou, ainsi que le départ de toute autorité ou symbole représentant l’Etat, constituent une victoire majeure de la galaxie terroriste qui ensanglante les deux tiers du territoire national.

 

En dépit de leurs rodomontades, très éprouvées par d’incessants mensonges, la caution du colonel Ismaël Wagué et donc de Bah N’Daw et du Premier ministre MoctarOuane, signe la fin des illusions quant à la capacité des putschistes du 18 août dernier à venir à bout de l’insécurité. C’est aussi une honteuse retraite sans gloire pour le chef des armées, le vice-président et chef des forces spéciales.

 

La victoire éclatante des djihadistes à Farabougou marque aussi la naissance de l’Etat théocratique que Amadou Kouffa a toujours appelé de ses vœux, car les clauses de cette capitulation sans condition de l’Etat central constituent, de jure, les premiers attributs d’une entité islamique : administration, justice et sécurité sont en effet le triptyque d’une entité étatique autonome et surtout libre de toute sujétion externe.

Plusieurs confrères, dont Studio Tamani, font état de dizaines de localités passées sous administration djihadiste. Ainsi, rapportent les confrères sur la base de témoignages, l’imposition de la charia est effective dans presque toutes les communes de Youwarou. Ce sont donc plusieurs dizaines de localités rurales qui subissent aujourd’hui le joug islamique.

 

De fait, à l’heure actuelle, la majeure partie du centre et celle utile de la région de Ségou, notamment avec l’occupation progressive de la zone Office du Niger, le cercle de Banamba, dans la région de Koulikoro, aux portes de Bamako, connaissent des situations similaires : disparition progressive des attributs régaliens de l’Etat, administration et sécurité, fermeture des écoles, imposition du voile strict aux femmes, paiement de l’impôt islamique, administration d’une justice basée sur les préceptes de la charia, etc.

 

Cecontre quoi, les proconsuls de Kati n’ont strictement rien opposé, tout au plus ont-ils appliqué la même stratégie que Sanogo, après le putsch du 22 mars 2012 : opérer des replis de toutes les zones de confrontations et se réfugier en renforçant les défenses à Kati. Une performance militaire à l’actif des colonels AssimiGoïta et Bah Daw, pour l’histoire. S’ils s’en soucient…

 

Mohamed Ag Aliou

Source : Nouvelle Libération

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