Il se nomme Capitaine Drissa Coulibaly, affectueusement appelé « General One man for tend » (un général qui vaut 10 hommes), un mercenaire qui aura trainé sa bosse dans plusieurs foyers de guerre dans la sous-région avant de revenir au bercail à la faveur du coup d’Etat. Il a fait des témoignages accablants dans un journal de la place contre le général Amadou Haya Sanogo et le Lieutenant Seyba Diarra. Malijet a enquêté sur ses témoignages et sur l’homme lui-même. Les résultats de nos investigations mettent à rudes épreuves la crédibilité des révélations de notre cher mercenaire, actuellement en cavale et vivement recherché au Mali.
Il semble que tout se passait bien entre l’homme et Sanogo jusqu’à la nomination de ce dernier comme général 4 étoiles. C’est à partir de cette nomination que l’homme qui se croyait être le dindon de la farce va commencer à se plaindre de Sanogo et son bras droit le Lieutenant Seyba Diarra. Tout partira d’une soirée de Dozo qui a été organisée à Kati. Le mercenaire accuse les deux hommes d’avoir refusé de subvenir à ses besoins familiaux, mais ont organisé dans la foulée cette soirée Dozo avec Sekoubani à laquelle lui-même a été invité et au cours de laquelle, Haya aurait offert un véhicule au chanteur Sekoubani.
L’argent gaspillé ce jour aurait atteint les 10 millions de francs CFA, dit-il. Selon nos investigations, ces déclarations sont totalement fausses. Ce jour-là, dit-on, Drissa Coulibaly qui se dit aussi grand féticheur était venu avec un bouc qu’il promettait de faire parler devant le public en guise de démonstration. Malheureusement pour lui le bouc n’a pas pu répondre à ses attentes. Ayant échoué dans cette démonstration, le capitaine Coulibaly s’est fait donc ridiculiser par le chanteur Sékoubani avec qui il devrait animer la soirée et finira par quitter les lieux très furieux. N’ayant rien obtenu à cette soirée alors qu’il espérait ce jour sur des largesses de Sanogo et Seyba, il décide alors de rentrer en rébellion contre les deux hommes. Sinon les témoins indiquent que ce sont deux terrains à usage d’habitation et deux millions de nos francs qui ont été offerts à Sékoubani ce jour-là en grande par le général Sanogo.
Il se trouve que Sanogo n’a jamais offert de véhicule à M. Sékoubani et que ce dernier possédait une voiture bien avant cette soirée. Mais puisque la soirée s’était mal tournée pour le capitaine Coulibaly qui n’y a rien obtenu et que l’homme lui-même croyait avoir été le laisser pour compte dans sa collaboration avec les Sanogo, alors la guerre pouvait commencer.
D’où cette interview accordée à un confrère de la place dans laquelle il raconte beaucoup de choses mais qui restent bien à vérifier. Tout peut ne pas être faux, mais beaucoup restent à vérifier comme par exemple l’affaire du puits qui contiendrait des corps de bérets rouges dans la maison de l’ancienne ministre, Zakiatou Wallet Halatine et dont les auteurs de ces crimes ne sont autres que Sanogo et Seyba Diarra. Beaucoup de gens estiment que M. Coulibaly doit être arrêté pour la manifestation de cette vérité et c’est pourquoi il est aujourd’hui vivement recherché par les services de renseignement.
Des scandales
Notre mercenaire accuserait aussi le Lieutenant Seyba de nourrir une haine envers Fatoumata Ciré Diakité, alors que selon nos investigations, c’est dans une villa de cette dernière qu’est logée l’épouse de M. Seyba, Mme Diarra Binta Bocoum. Il faut dire qu’au-delà de tous ces faits, la moralité de l’homme jette un discrédit sur ses révélations.
Contrairement à ce qu’il dit par rapport à ces 210 hommes, le capitaine Drissa Coulibaly est arrivé seul au Mali. Quand il est arrivé au Mali il se disait être muni d’une lettre qu’un certain Bamba lui aurait donnée pour Sanogo. Mais au lieu d’aller à Kati avec la fameuse lettre, c’est chez Daouda Yattara de Sébénikoro qu’il va se loger. Ce dernier accepte et le loge dans une maison chez lui. Mais quelle ne fut la surprise de Daouda Yattara de voir son hôte tenter de violer la fille d’une famille voisine. Les parents de la fille sont donc venus mettre Daouda Yattara en demeure. En réaction, Daouda Yattara renvoie son hôte encombrant. Le mercenaire quitte la maison de M. Yattara pour aller se loger en location quelque part à Sébénikoro. A ses interlocuteurs il se fait passer pour l’élève de Daouda Yattara, ce grand féticheur, mais est incapable de payer sa location.
Il a donc été plusieurs fois expulsé par des propriétaires de maisons alors qu’il trainait des dettes parfois faramineuses. Et puisque partout où il va, il se sert du nom de Daouda Yattara, alors ses créanciers viennent alors réclamer leur dû à M. Yattara. Certains créanciers réclament aujourd’hui à Daouda Yattara la somme de 200 000 FCFA comme frais de location que le mercenaire Drissa Coulibaly n’a pas été à mesure de leur payer. C’est depuis lors que Daouda Yattara lui-même cherche en vain le capitaine Drissa Coulibaly, lequel a fui le pays depuis qu’il a accordé la fameuse interview au journal en question.
Mais avec le statut de grand féticheur qu’il se prévaut aussi, le capitaine Drissa Coulibaly depuis son lieu de cachette tente d’escroquer les gens. Récemment, c’est à une dame qu’il a réclamé une somme de 200 000 FCFA pour, a-t-il dit, faire un sacrifice rituel devant lui permettre de prospérer dans ses affaires. Il aurait dit à la dame d’aller remettre la somme en question à un certain Sékou Tamboura, non loin de leur grande famille à Banankabougou et que de son lieu de cachette, à Diboli parait-il, il va faire le sacrifice d’un cheval et lui envoyer le médicament à travers la compagnie de transport Sonef. La dame ayant sentit le coup a vite fait de tourner dos. Voilà le vrai visage de notre Capitaine Drissa Coulibaly, mercenaire de son Etat.
Abdoulaye Diakité