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Cap sur les élections

La réunion du lundi 14 juin dernier du Conseil de Sécurité de l’ONU a fixé le cap pour les huit mois restants de la transition malienne.

Le représentant de la France a déclaré que  » la priorité absolue doit être l’organisation de l’élection présidentielle, le 27 février 2022, à laquelle les autorités en charge de la transition ne pourront pas concourir « .

Celui des Etats-unis d’Amérique a estimé qu’ »il  est essentiel que (ces) élections soient libres et justes et soient gérées par des autorités électorales compétentes et impartiales en utilisant des processus transparents « .

Leur homologue du Royaume uni a appelé « les nouvelles autorités à s’assurer que les conditions fixées par la CEDEAO soient remplies à savoir la préparation des élections sans délai… » Tandis que le représentant de la Russie a dit prendre note « des assurances des nouvelles autorités relatives à la tenue d’un référendum et d’élections générales démocratiques dans les délais impartis« .

En fait tous les membres de l’organe exécutif de l’organisation mondiale s’accordent à considérer que les élections devant marquer  le retour à une vie constitutionnelle normale doivent figurer dans le haut de l’agenda des autorités de la transition pour le laps de temps qui leur est dévolu.

Ces Etats partenaires de longue date du Mali rejoignent ainsi la CEDEAO, l’Union africaine et l’Union européenne qui préconisent des élections dans le délai  non révisable de 18 mois pour refermer la période exceptionnelle ouverte par le coup d’État du 18 août 2020, aggravée par le deuxième coup d’Etat survenu le 24 mai 2021.

Le duo Assimi-Choguel promet d’organiser « des élections crédibles aux échéances prévues » mais le danger d’une dispersion des efforts voire de nouveaux déchirements est réel avec la volonté réaffirmée par le premier ministre d’engager le pays dans  » la refondation de l’État » qui a servi de cheval de bataille au M5-RFP dont il était le président du Comité stratégique. En effet, non seulement ce chantier immense et complexe est perçu différemment par les acteurs politiques et sociaux, mais il renferme aussi des pièges de grande nocivité pour la cohésion nationale.

Aussi l’exécutif de la transition gagnerait-il à se concentrer sur les actions à entreprendre pour que les élections puissent se dérouler dans des conditions acceptables à la fois par les Maliens et leurs partenaires extérieurs. Au premier rang de celles-là la sécurisation de l’ensemble du territoire, indispensable au déroulement convenable des scrutins. Pour cela, le Mali doit renforcer ses moyens militaires et sécuritaires propres. Notamment en augmentant ses bataillons de l’armée reconstituée et en veillant à la mise en œuvre des décisions issues de la 5ème réunion de haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord, tenue à Kidal en février 2021, dont la création d’une police territoriale. Il doit pouvoir  compter aussi sur l’appui de ses partenaires sous-régionaux, régionaux et internationaux.

Dans le sillage de cette sécurisation, l’administration doit être redéployée sur les lieux qu’elle a dû abandonner sous la pression des groupes terroristes. Et, dans cette dynamique, les services sociaux de base rétablis.

Il importe que le débat autour des réformes politiques et institutionnelles s’ouvre rapidement dans un cadre structuré comme l’ancien premier ministre Moctar Ouane avait entrepris de le faire avec le Comité d’Orientation Stratégique (COS). Et que le consensus le plus large possible puisse se réaliser au sein de la classe politique et de la société civile autour du système électoral pour éviter des contestations post-électorales.

Autre condition et pas la moindre, Choguel Maïga doit trouver une issue au lourd contentieux  entre l’État et l’UNTM, la principale centrale des travailleurs salariés. Et le plus tôt serait le mieux car, comme l’a rappelé l’un de ses leaders, elle a suspendu sa grève illimitée qui a contribué à fragiliser la première phase de la transition, mais le mot d’ordre n’est pas levé. Et pourrait même être réactivé dix jours après le premier conseil des ministres du gouvernement Choguel Maïga. Lequel s’est tenu, hier mercredi.

Saouti HAIDARA

Source: l’Indépendant

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