Le verdict sans appel des sections avec leur vote massif en faveur du candidat à la candidature Dr Boubou CISSE a consacré un cinglant revers pour le président par intérim de l’URD, Pr Salikou SANOGO, dont l’entourloupe procédurale de désignation a été déjouée par ses camarades.
Comme le diable avait pris ses quartiers dans les détails, il fallait bien plonger dans l’infiniment petit. Les sections ne s’y sont pas méprises en décelant le diable dans la lettre du président envoyée à toutes les sections, pour lancer le processus de désignation du candidat de l’URD.
«En référence aux textes du parti (article 47 du règlement intérieur) et en application de la décision de la réunion extraordinaire du Bureau Exécutif National du 21 août 2021, je déclare officiellement lancé le processus de désignation du candidat de notre parti pour la prochaine élection présidentielle », indique la lettre signée le 23 août.
A cet effet, le Président Salikou SANOGO de demander « de bien vouloir recueillir toutes les candidatures à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle, formulées au niveau de vos sections respectives et de les acheminer au Secrétariat Général du parti ».
A en croire des sources proches du Parti, le diable est dans ce dernier paragraphe puisqu’il insinue que chaque section ne peut recevoir et acheminer que la déclaration de candidature du candidat de son ressort.
«Avant le Pr Salikou SANOGO, des appels à candidatures ont été lancés, y compris par feu l’Honorable Soumaïla CISSE, Président fondateur du Parti. Mais jamais, les sections n’ont été mises dans un tel carcan », fulmine un responsable de l’URD qui accuse le président par intérim d’un jeu trouble totalement contre-indiqué par des moments d’empoignades politiques où l’unité et la cohésion sont mises à rude épreuve.
Ainsi, nonobstant les chausse-trappes, les sections, en toute transparence et dans le strict respect des règles démocratiques et des textes du Parti, ont tenu leurs conférences et ont majoritairement jeté leur dévolu sur le candidat à la candidature du Parti Dr Boubou CISSE.
Selon les observateurs avisés, les votes des sections prouvent que la lettre n’a pas produit l’effet escompté et surtout que le président navigue dans la purée de pois.
Déjà, dans une lettre datée du 17 août aux militants de l’URD, le président par intérim de l’URD, Pr Salikou SANOGO, dans le dur face à l’équation des candidatures à l’élection présidentielle versait dans ce que certains ont qualifié de dilatoire.
« Chers camarades, militants de l’URD, il me revient que certains de nos camarades ont entrepris par voie d’huissier pour la signature d’une pétition aux fins de l’organisation d’une Conférence Nationale Extraordinaire de notre parti. Je voudrais attirer l’attention de tous et de toutes sur les dangers que comporte une telle démarche pour notre parti.
A l’occasion de la tenue de nos instances, des décisions idoines ont toujours été prises en toute responsabilité par le BEN en fonction du contexte et des enjeux du moment
Pour la sauvegarde la cohésion et l’unité de notre parti, j’exhorte les initiateurs de cette action à y mettre fin immédiatement ».
Parce que, sur le document qui a circulé, il n’est nulle part fait mention du terme « pétition ». L’on estime par contre qu’il s’agit d’un moyen démocratique permettant de sauver les meubles du Parti qui tanguait dangereusement. Pour une frange importante du Parti, c’est sous la pression qu’il a été décidé de la tenue de la Conférence nationale le 23 de ce mois. Ce, d’autant que depuis l’avènement du Pr Salikou SANOGO à la tête du Parti, les réunions statutaires ne se tiennent plus que par intermittence.
Avec la décision des sections de jeter leur dévolu sur le candidat de leur choix, à savoir Boubou CISSE, en grande partie et l’imposition d’une conférence nationale, c’est une accumulation de revers pour le président du Parti qui gagnerait à changer de braquet pour être à hauteur de sa mission historique.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin