Si le président Ibrahim Boubacar Kéita traine encore à officialiser sa candidature pour un second mandat, les 271 associations parrainées par l’honorable Mamadou Diarrassouba ont déjà pris les devants. Elles l’ont non seulement intronisées, mais ont déjà versé une première tranche de 10 millions FCFA pour sa caution. C’est dire donc que Mamadou Diarrassouba et sa troupe ont déjà fait bouger les lignes. L’évènement s’est déroulé le samedi au Grand Hôtel de Bamako.
En effet, la cérémonie qui s’est déroulé en début de weekend dernier au Grand hôtel de Bamako, ne laisse plus aucun doute pour la certaine, la très certaine candidature du Président Ibrahim Boubacar Kéita pour un second mandat. Même les plus naïfs d’entre nous avaient déjà compris qu’il était impossible pour IBK de faire autrement.
Les premiers signaux avaient été envoyés lors de l’une de ces dernières sorties dans la région de Sikasso. Les populations lui avaient déjà lancé un appel du pied. « Poursuivez ce que vous avez commencé ! IBK nous vous attendons en 2018 pour vous rendre la monnaie de ce que vous avez fait pour nous » avait soufflé à l’oreille du président dans le vestibule des notables de Sikasso certaines personnalités incontournables du Kenedougou. Ici, il avait inauguré plusieurs chantiers majeurs dans le développement de la ville dont l’autoroute tant attendu par ces populations. Sikasso doit à IBK l’adduction d’eau, les centres de santé et plusieurs autres ouvrages d’importance vitale pour les populations.
En l’exhortant à se représenter pour un second mandat, la population, à travers les notabilités était sûre d’une chose : IBK n’est pas sourd, et n’est pas têtu. Sensible aux sollicitations de cette nature, le président a d’ailleurs été trahi par quelques goûtes de larmes. Le message était déjà clair. Approbation.
Récemment à Koutiala, c’est-à-dire sa ville natale, IBK a été formellement investi par ses « parents » pour une nouvelle candidature.
A l’occasion, un sage nous avait confié : « Notre frère aime le Mali, il ne peut pas ne pas nous écouter. S’il ne se représente pas, il aura trahi notre confiance ». Un message qui avait déjà été transmis au président IBK dans la plus grande solennité dans le vestibule de son grand père.
Pour ceux qui savent lire dans les discours, le premier ministre SoumeilouBoubeyeMaiga, n’a jamais cessé de dire à qui veut l’entendre que son soutien à IBK ne doit faire l’objet d’aucun doute. En jurant la main sur le cœur que les élections se tiendraient à tout prix à échéance, le très dévoué premier ministre n’a jamais laissé entendre qu’il était candidat ou qu’il soutiendrait une autre candidature.
La posture précautionneuse du RPM qui devrait officiellement l’investir, se comprend aisément. Le parti ne peut pas aller au rythme des autres. Il se prépare, prépare ses outils et investi lentement mais surement le terrain. Les militants les plus pressés cèdent à la tentation et lorgne dans d’autres chapelles politiques. Le cas le plus ridicule est celui d’un certain Mamadou Diallo de la commune 3. Il s’agit d’un vieux retraité, membre fondateur du Parti qui malheureusement n’a aucun cran ni d’envergure militante. Il est vrai, qu’il a plusieurs fois demandé avec insistance, mais sans succès d’être nommé à un poste de responsabilité tel une ambassade, mais, il n’a pas su attendre. C’est d’ailleurs le propre des saisonniers. Ce qu’il est.
D’ailleurs, l’histoire vient cruellement nous rappeler des cas célèbres.
Le jeune Paul Ismaël Boro qui avait été, sans aucun mérite, nommé comme Directeur du CICB est assez illustratif. Inutile de rappeler la douloureuse déception du Président IBK qui avait corps et âme défendu ce jeune dont les valeurs morales avaient fait l’objet de commentaires peu honorables.
Ce jeune, en sursis, ne se pavane t- il pas dans d’autres chapelles ?
Les choses sont donc désormais claires pour l’honorable Mamadou Diarrassouba qui vient ainsi de prouver sa détermination à préserver l’essentiel et à soulager les milliers de Maliens du chagrin de ne pas voir IBK candidat en 2018.
Avec plus de 200 organisations, le champ est donc ouvert désormais pour Diarrassouba et son Parti. Ce dernier est d’ailleurs contraint politiquement de convoquer le conseil central pour investir solennellement IBK comme candidat.
Abdoulaye Niangaly
Par La Dépêche