Deuxième cancer chez la femme au Mali, celui du sein est fréquent et est malheureusement souvent découvert de façon tardive. Or, une prévention systématique et la disponibilité actuelle de traitements efficaces pourraient contribuer à diminuer la mortalité.
À défaut d’un dépistage systématique, organisé de façon périodique dans certains pays, « nous procédons aux sensibilisations. Lorsqu’une femme vient pour n’importe quel motif de consultation, nous lui proposons un examen », explique le Professeur Issa Diarra, responsable du Département de Gynécologie-obstétrique de l’Hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg. Une mesure destinée à prévenir ce mal, qui, détecté tôt, « peut être entièrement guéri », selon le spécialiste. Mais, « le plus souvent, les cas arrivent quand les symptômes cliniques apparaissent », déplore le Professeur Diarra, dont le service a enregistré 5 cas en 2017.
Les traitements disponibles, qui vont de la chirurgie à l’hormonothérapie, en passant par la chimiothérapie et la radiothérapie, sont efficaces, même si l’hormonothérapie ne marche pas pour tout le monde, précise le spécialiste.
Pour une prévention accrue, le Professeur conseille et enseigne l’auto palpation dès l’âge de 18 ans pour les femmes. Une technique simple qui leur permet, lorsqu’elles constatent « une anomalie » ou une « modification » au niveau du sein, de consulter rapidement. Des examens physiques et une mammographie, permettant de détecter notamment des nodules, seront réalisés. Et lorsque les « nodules sont malins », il sera procédé à une ablation de ceux-ci ou du sein en entier.
Lorsqu’il n’y a aucun risque, la prévention peut se faire une fois tous les 3 ans, compte tenu d’une évolution lente de la maladie. Par contre, pour les femmes dont les mères ont été atteintes, la surveillance doit être plus accrue.
Le facteur héréditaire reste donc le plus fréquent pour cette maladie dont les autres facteurs de risque demeurent non spécifiés. En revanche, l’allaitement « protège » les femmes et figure donc parmi les facteurs de réduction des risques de développer la maladie. Malgré une progression relative du nombre de cas enregistrés depuis des années, les progrès réalisés grâce à l’efficacité des traitements et des diagnostics précoces, en raison des campagnes de prévention, sont remarquables. Si ce cancer touche essentiellement les femmes, les hommes sont aussi concernés et représentent environ 1% des cas à travers le monde.
Même s’il existe encore des réticences parce que certaines femmes ne comprennent pas encore l’importance de la prévention, elle reste le cheval de bataille des spécialistes pour lutter contre cette maladie, qui peut entraîner « des séquelles psychologiques » importantes.
Journal du mali