La confrontation avec les «Flames» offre l’opportunité à la sélection nationale de faire oublier la grosse désillusion de la précédente journée contre l’Ethiopie. D’autant qu’un succès devant les Malawites propulserait directement notre pays en phase finale
C’est sur le gazon synthétique du stade Mamadou Konaté que les Aigles ont effectué leur dernière séance d’entraînement, avant de quitter Bamako hier matin. Pourquoi le stade Mamadou Konaté au lieu du terrain d’entraînement de Kabala, le fief de la sélection nationale ? La réponse est simple : parce que le match de samedi contre les «Flames» de Malawi se jouera sur le gazon synthétique. C’est donc pour bien préparer ce choc décisif dans la course à la qualification, que le sélectionneur national Henri Kasperczak et ses protégés se sont entraînés mercredi au stade de N’Tomikorobougou. Comme il fallait s’y attendre, ce dernier galop des Aigles avant leur départ de Bamako a drainé une foule des grands jours au stade Mamadou Konaté. Tous les joueurs convoqués par le technicien polonais étaient là, à l’exception de Moustaph Yattabaré qui était attendu mercredi soir à Bamako. Comme il fallait s’y attendre, les journalistes étaient également présents au rendez-vous, mais ces derniers sont restés sur leur faim puisque l’encadrement technique a interdit toutes interviews des joueurs. A l’instar des supporters, la presse s’est donc contentée d’assister à la séance d’entraînement, avant de voir le capitaine Seydou Keïta et ses coéquipiers monter dans leur bus, direction Kabala. Hier matin, la sélection nationale a quitté Bamako par vol spécial pour Blantyre où se disputera le choc avec la sélection malawite. Ce sera demain à 12h 30 GMT (14h 30 au Malawi). C’est dire que ce samedi, tous les regards des supporters maliens seront tournés vers le Malawi pour ce match qui promet une belle empoignade entre «Flames» et Aigles. En tout cas, le faux pas est interdit pour les deux sélections qui ont impérativement besoin de points pour préserver toutes leurs chances de qualification. En effet, la situation dans le groupe est la suivante : les Algériens déjà qualifiés mènent la danse avec 12 points et ne jouent plus que pour le prestige. Le Mali (6 pts) est 2è devant le Malawi (3 pts) et l’Ethiopie (3 pts). La sélection nationale sera donc face à son adversaire direct dans la course à la qualification. Seulement 3 points séparent les deux équipes. Ce samedi, en cas de victoire, l’équipe nationale se qualifie directement pour la CAN mais si le capitaine Seydou Keïta et ses coéquipiers perdent, ils seront rejoints à la 2è place par les Malawites. Il faudra alors attendre la dernière journée pour connaître le nom de la sélection qui accompagnera les Fennecs d’Algérie pour la phase finale. Le choc Malawi-Mali apparaît ainsi comme le match le plus important pour les Aigles dans la course à la qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Les hommes du sélectionneur Henri Kasperczak sont les favoris logiques de cette rencontre mais la prudence reste de mise, surtout après la grosse désillusion de la précédente journée contre l’Ethiopie (défaite 3-2 au stade du 26 Mars). Le Malawi est une équipe difficile à jouer à domicile. Ces dernières années, seuls les Black stars du Ghana et les Fennecs d’Algérie ont réussi à damer le pion aux «Flames» devant leur public. Le capitaine Seydou Keïta et ses partenaires sont donc avertis, pour espérer battre le Malawi, ils doivent jouer à leur meilleur niveau et surtout, limiter au maximum les erreurs. La pression sera des deux côtés, mais elle sera plus forte sur les épaules des Malawites qui jouent leur destin dans cette rencontre, alors que les Aigles peuvent espérer se qualifier même en cas de contre-performance. Contre l’Ethiopie au stade du 26 Mars, les Aigles ont manqué de concentration et l’équipe a payé cash son relâchement. Demain, il va falloir montrer un autre visage et surtout prouver aux supporters que l’échec contre les Antilopes d’Ethiopie n’était qu’un simple incident de parcours. Depuis le début de cette campagne de la CAN, les hommes de Henri Kasperczak ont marqué 6 buts et encaissé 4 en autant de matches. Lors de ses deux défaites contre l’Algérie (1-0) et l’Ethiopie (3-2), l’équipe nationale a certes souffert des erreurs d’arbitrage mais c’est surtout le manque d’efficacité devant les buts adverses qui a été fatal pour le capitaine Seydou Keïta et ses coéquipiers. Pour cette confrontation avec le Malawi même un nul ne suffira pas pour convaincre les supporters, il faut impérativement gagner et c’est tout ce qu’on demande aux protégés de Kasperczak. «On va essayer de jouer sur la récupération de balle et la contre attaque, annonçait il y a quelques jours le sélectionneur national. Quand on joue à domicile, on cherche l’adversaire plus haut. Mais à l’extérieur on cherche les attaques placées. L’état d’esprit sera très important dans ce match. Il y aura beaucoup de duels. Il faut être prêt, solidaire et déterminé sur le terrain», avait ajouté Kasperczak. Pour le Franco-Polonais, les Aigles doivent être efficaces devant pour profiter au maximum des espaces. Le technicien pense que l’équipe malawite va vouloir gagner et laissera des espaces à ses protégés. «Ce sera à nous de concrétiser», dira-t-il. «Ce match est important pour nous, dans ce contexte, on se considère comme les favoris et il faut se comporter comme tel. Mais jamais les matches ne sont faciles à l’extérieur surtout en Afrique», a fait savoir Kasperczak qui pointe ainsi du doigt les arbitres du continent. «Contre l’Algérie et l’Ethiopie à Bamako, les arbitres sont passés à côté. On ne demande pas le soutien des arbitres, on veut juste qu’ils restent impartiaux», conclura Henry Kasperczak. Visiblement, le sélectionneur national n’a pas encore digéré les défaites contre les Fennecs et les Antilopes. L. M. DIABY Samedi 15 novembre au stade Kamuzu de Blantyre 12h 30 : Malawi-Mali Arbitrage du Rwandais Hudu Munyemana assisté de ses compatriotes Félicien Kabanda et Theogene Ndagijimana.
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Organisation de la CAN : LA GRANDE CONFUSION
La CAN 2015 aua-t-elle lieu ? La question mérite d’être posée après la cascade de forfaits des pays qui s’étaient portés candidats pour remplacer le Maroc disqualifié par la CAF, suite au refus du Royaume chérifien d’abriter le tournoi aux dates prévues (17 janvier-10 février 2015). Mardi après l’annonce de la disqualification, l’instance dirigeante du football continental avait indiqué que 6 pays avaient fait part de leur intérêt d’organiser la competition. Dans son communiqué, la CAF n’a pas cite de noms, mais selon plusieurs sources concordantes, il s’agissait du Gabon, du Nigeria, de l’Egypte, de l’Angola, de la Guinée Equatoriale et de l’Afrique du Sud. Le nom du Qatar a été également évoqué par les rumeurs. On pensait alors que la CAF allait avoir des problèmes pour trancher entre les supposés candidats, mais les amateurs du ballon rond ont vite déchanté. Et pour cause, tous les 6 pays annoncés comme partants pour remplacer au pied lever le Maroc ont désisté. C’est l’Afrique du Sud qui a signé forfait le premier, alors qu’elle faisait figure de grand favori pour organiser la competition. Après la nation Arc-en-ciel, ce sont tour à tour les fédérations angolaise, égyptienne, gabonaise et nigériane qui vont nier avoir demandé à organiser le tournoi. « L’Angola ne va pas accueillir la compétition, nous n’avons pas présenté notre candidature et ce n’est pas notre volonté », dira John Lusevikueno, le vice-président de la Fédération angolaise de football (FAF). Quant au vice-président de la Fédération égyptienne de football Hassan Farid il confiera : «On aimerait porter secours à la CAF qui nous aide beaucoup en temps normal. Toutefois, la santé du peuple égyptien est plus importante que la CAN et que le football. Nous avons les mêmes craintes que le Maroc au sujet d’Ebola. Notre politique de sécurité intérieure est efficace et protège tous ceux qui passent par l’Egypte. Mais nous ne voulons pas mettre le pays en péril à cause de cette épidémie» 24h après ces deux déclarations le Qatar démentira à son tour s’être porté candidat. «Ce sont de fausses informations, a déclaré le vice-président de la Fédération qatarienne de football, Saïd Al Mouhannadi. Présenter le Qatar, un pays non africain, pour organiser la CAN n’a pas de sens», ajoutera-t-il en assurant toutefopis que la Fédération qatarienne de football était prête à aider à l’organisation de la CAN 2015 si on le lui demandait officiellement. Mais au lendemain du démenti de Saïd al-Mouhannadi, vice-président de la Fédération qatarie de football, le président de la fédération, Cheikh Hamad Ben Khalifa Ben Ahmed Al-Thani a contredit cette version. Dans un communiqué, le patron du football qatari a indiqué que « le Qatar est prêt à apporter toute l’aide qu’on lui demandera officiellement pour accueillir la CAN 2015″, avant de préciser que : « pour l’heure, nous n’avons été saisi officiellement d’aucune demande pour organiser au Qatar la CAN 2015. La décision reviendra à la CAF, que toutes les instances de football doivent soutenir ». Que faut-il alors en conclure ? Qu’aucun pays africain n’est candidat pour organiser la Coupe d’Afrique des nations 2015 ? Il est sans doute tôt de répondre à cette question mais d’ores et déjà les membres du Comité executive de la CAF excluent deux hypotheses : la co-organisation ou le report de la competition à la date ultérieure. Le président Issa Hayatou et son équipe sont réunis depuis mardi au Caire et ont promis de donner au plus tard demain le nom du pays qui abritera cette CAN décidement “maudite”. Aux dernières nouvelles, le Gabon aurait fait machine arrière et pourrait finalement organiser la compétition. Hôte de la CAN 2012, conjointement organisée avec la Guinée Equatoriale, le pays des Panthères postule pour jouer les plans B, indique une source proche de la CAF. Mais le problème, c’est que le Gabon ne dispose que de deux stades aux norms internationals, alors qu’il en faut au minimum quatre pour arbiter une CAN.Pour résoudre ce problème, précise la même source, les Gabonais vont utiliser deux stades du Cameroun (Garoua et Yaoundé), pays avec lequel ils partagent une frontière commune. « Le Coton Sport joue dans le stade de Garoua et en deux mois il peut être mis en l’état pour accueillir des matches », a confié hier un responsable camerounais.
S. B. TOUNKARA