Au Mali, malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires, les taux de mortalité maternelle et néonatale restent encore élevés. Afin de parer à cette lacune, le projet Kènèya Jumu Kan, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, compte faire diffuser la bonne information à la population, pour une meilleure prise en charge des femmes à partir des consultations prénatales et post-natales. C’est pourquoi, il a organisé le samedi 30 juin au département, une conférence de presse au cours de laquelle, il a été annoncé que la campagne débutera le 15 juillet.
Mohamed Berthé, Conseiller Technique, représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Boré Saran Diakité, Chef de Division Santé de la reproduction, Mohamed Sangaré, Chef d’équipe des programmes de communication pour le changement social, Halimatou Maïga dite Niamoye, Chargée de programme KJK et Fanta Traoré, Gestionnaire de programme étaient les animateurs de cette rencontre visant à donner les bonnes informations aux hommes de média.
Kènèya Jemu Kan (KJK) est un projet de communication pour la santé et la promotion des produits de marketing social. C’est un des deux projets bilatéraux de cinq ans financés par l’USAID. Il opère dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti et Gao. KJK est mis en œuvre par le Centre des Programmes de Communication (JHU/CCP) de l’Université Johns Hopkins soutenu par ses partenaires Palladium et Management Sciences for Health (MSH). Le projet KJK vise à susciter des améliorations durables dans la santé par l’utilisation accrue de services de santé à grand impact et l’adoption de comportements sains. Il est complémentaire au projet Service de Santé à Grand Impact (SSGI). La campagne de communication KJK débutera, pour 90 jours, après du 15 juillet.
Selon l’Enquête Démographique de Santé (EDS) 2012-13, 41% des femmes en âge de procréer ont fait 4 CPN au cours de leur dernière grossesse, seule une femme sur quatorze (25%) a fait sa première visite avant le quatrième mois de grossesse, 25% des femmes ayant eu une naissance vivante au cours des trois années ayant précédé l’enquête, n’avaient pas reçu de soins prénataux, 25% des femmes n’ont pas fait de CPN. Le taux d’accouchement dans les services adéquats et appropriés est de 58%. 52% des femmes n’ont pas fait de CPON, 37% des femmes ont reçu au moins deux injections de vaccin antitétanique au cours de leur dernière grossesse.
Quant à l’étude de base de KJK, elle révèle que 48% des femmes ont fait la CPN précoce, c’est-à-dire une consultation pendant le premier trimestre de la grossesse, 46,2% des femmes et 51% des hommes pensent qu’une femme enceinte doit attendre quelques mois avant de faire sa première consultation prénatale. Parmi eux, la connaissance des signes de danger pendant la grossesse était de 19,8%. La même étude nous renseigne que 23,5% de femmes accouchent à domicile et seulement 17,1% connaissent les signes de danger pendant l’accouchement.
Aussi il existe, d’après KJK une faible communication au sein du couple et une faible implication des hommes sur les questions de santé maternelle, néonatale et infantile, un faible soutien social à la femme pour la prise en charge des problèmes de santé maternelle, néonatale et infantile, une faiblesse des moyens financiers et l’absence des soins de santé dans les priorités de dépenses de famille, des normes et pratiques sociales qui nuisent à la femme et un faible accès aux informations et aux services.
Alors que, selon les recommandations de l’OMS, la première CPN doit être effectuée au cours des trois premiers mois, une femme enceinte doit être vue au moins quatre fois par un personnel de santé durant la période de grossesse, la femme enceinte doit prendre de la Sulfadoxine Pyrimethamine (SP) et doit se protéger avec la moustiquaire imprégnée d’insecticide de longue durée d’action (MILDA), la femme enceinte doit faire le test du VIH, les signes de fièvre, maux de ventre, convulsions, perte de sang ou rupture précoce de la poche des eaux, maux de tête violents et vision floue, enflement des extrémités (pieds, cheville et mains), absence de mouvement du bébé dans le ventre, doivent être considérés comme dangereux pour que la femme enceinte parte dans un service de santé approprié. La femme enceinte doit accoucher dans un centre de santé approprié, elle doit être soumise à des consultations post-natales (CPON), etc.
Modibo L Fofana
Mali24