Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a rencontré hier au CICB les représentants des populations de la région de Kidal pour un échange sur le document intitulé « Eléments pour un accord de paix et de réconciliation nationale», élaboré par la médiation au cours des pourparlers de paix inclusifs intermaliens d’Alger. C’était en présence du gouverneur de Kidal, le colonel Adama Kamissoko, et de l’ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé qui faisait office de modérateur.
Du fait de la situation sécuritaire qui prévaut à Kidal, la rencontre s’est tenue à Bamako avec les cadres de l’administration et les responsables de la région contraints à l’exil.
À travers cette campagne d’information qui a conduit des ministres dans toutes les capitales régionales la semaine dernière, le gouvernement partage le document du processus d’Alger avec l’ensemble des citoyens. L’exercice consiste à expliquer le document soumis par la médiation, ainsi que le mémorandum produit par le gouvernement en réponse.
Les personnes ciblées par cette campagne de sensibilisation sont les représentants des institutions de la République, les leaders communautaires, les autorités coutumières et religieuses, les représentants des organisations de la société civile, des associations de femmes et de jeunes, les représentants la presse nationale et internationale.
Dans son mémorandum, la délégation gouvernementale propose une meilleure appropriation de la Commission technique mixte de sécurité (CTMS) et des Équipes mobiles d’observation et de vérification (EMOV) consacrées par l’Accord préliminaire de Ouagadougou. A cet égard, la CMTS devra être élargie à tous les mouvements signataires de l’accord et à la médiation.
Selon des modalités à déterminer par une commission nationale, les ex-combattants peuvent bénéficier d’une insertion dans les différents corps de l’Etat ou à travers des projets de développement.
Concernant le Plan spécial de développement, le gouvernement estime que la mission conjointe d’évaluation envisagée pour l’élaboration de la Stratégie globale de développement des régions du nord du Mali, doit être conduite en étroite collaboration avec les services compétents de l’Etat, pour des raisons d’appropriation. Aussi, la Stratégie globale de développement doit tenir compte du Programme de développement accéléré des régions du nord (PDA/RN), déjà élaboré par le gouvernement. De même, la revue périodique des programmes/projets de développement mis en œuvre dans les régions du nord, sera réalisée par le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
Le document de la médiation propose que la procédure de révision de la Constitution passe obligatoirement par un référendum. Cette consultation qui est complexe, onéreuse, peut prendre du temps alors que les solutions et innovations proposées peuvent être effectuées en utilisant l’arsenal législatif et réglementaire existant. En conséquence, le gouvernement suggère que les propositions, qui consistent à faire assurer une plus grande représentation des communautés au sein d’un Sénat à instituer, peuvent avoir le même effet par l’ouverture du Haut conseil des collectivités à ces communautés. Le Haut conseil des collectivités fait actuellement office de seconde chambre parlementaire. Sa transformation en Sénat est en projet.
A. DIARRA
SOURCE / ESSOR