Lancée le 1er avril 2021, la campagne de vaccination contre la maladie à Coronavirus bat son plein en Commune VI. A la date du 5 mai 2021, les services compétents annoncent que plus de 16 801 personnes ont reçu leur première dose dans ladite commune.
Afin de sensibiliser les populations autour de l’opération, le service local de développement social et de l’économie solidaire de la commune VI et ses partenaires ont décidé de jouer la carte des femmes leaders. Généralement très écoutées et respectées, ces femmes ont engagé une campagne de proximité et font parfois du porte-à-porte pour convaincre les indécis à se faire vacciner.
Ce mercredi 5 mai 2021, après des échanges nous avons suivi l’une des équipes dans les rues de Banankabougou. A partir de 8h30, Mme Yayi TOURE et sa collègue Djénéba COULIBALY ont commencé à faire du porte-à-porte à Banankabougou.
Aux environs de 10 H30, elles sont devant un groupe de femmes qui vendent la mangue devant leur porte.
L’équipe se présente et les maitresses des lieux se montrent moins enthousiaste.
« Nous ne croyons pas beaucoup à cette maladie. Pourquoi nos autorités ne sont pas les premières à se faire vacciner. On nous dit que les images qu’on nous montre sont souvent manipulées. On nous fait croire que ces personnalités se vaccinent alors qu’il n’y a rien dans la seringue», s’est insurgée Mme Fatoumata BALLO, vendeuse.
Face à cette réaction, les visiteuses se montrent plus flexibles et engagent les discussions. Après quelque minutes d’échanges, le malentendu est dissipé et les vendeuses promettent de se faire vacciner pour se protéger de cette maladie.
« Hier, j’ai fait plus de 110 ménages dont 12 hommes, 93 femmes et 18 enfants. Aujourd’hui, je suis à 15 ménages dont 2 hommes, 12 femmes et 25 enfants », se félicite, Djénéba COULIBALY, flanquée d’un Gillet femme leader.
« Souvent, on se fait chasser, insulter. Des gens essayent souvent de nous agresser disant que ce sont nos chefs qui veulent à tout prix amener cette maladie chez-nous. Mais à chaque fois, on garde le calme, et généralement on nous écoute finalement », a expliqué Mme Yayi TOURE, toute transpirante.
Chaque jour, ces femmes déposent auprès du service local du développement social et de l’économie solidaire de la commune VI.
Au niveau de CSCOM de Banankabougou, il y a une petite affluence autour de l’équipe de vaccination.
Mme Fatoumata NIANGALI vient de se faire vacciner pour la première fois, et elle justifie sa décision : «je suis venue me faire vacciner contre le Coronavirus. J’ai été rassuré par ma grande sœur. Elle m’a dit que cette carte de vaccination risque de devenir à la longue comme la carte NINA. Je n’ai pas du tout peur, je sais que les autorités ne vont pas nous envoyer un produit dangereux ».
A côté de l’équipe de vaccination se trouve la vieille Fanta KONE, femme leader de son état à Banankabougou.
« C’est une maladie qui a frappé le monde entier, et pour le moment, il y a très peu solution. Nous sommes soulagés avec l’arrivée de ce vaccin. La vaccination se fait en deux étapes », a-t-elle expliqué.
Du lancement de la campagne à nos jours, Fanta KONE dit avoir visité plus de 10 000 ménages. « Nous ne sommes pas les bienvenus dans certains ménages. Des gens nous agressent verbalement, mais cela ne nous empêche pas de faire notre travail», a-t-elle confié.
Mme Diawara Assata BALLO, renchérit : « Il y a un manque de confiance entre les autorités et les populations qui reçoivent souvent des messages contradictoires. Mais, comme la plupart de ces gens nous connaissent, ils finissent généralement par nous écouter ».
A cours des différentes séances, les femmes leaders s’intéressent aux cas des vieilles personnes, des personnes vivants avec des maladies chroniques tel que le diabète, l’hypertension, la maladie du cœur.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN