Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba O Sow, a lancé le mercredi 18 juillet 2018, dans la commune urbaine de Sikasso, la 7ème édition de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3-59 mois. L’objectif de cette campagne est de couvrir environ 4.204.480 enfants de 3 à 59 mois sur toute l’étendue du territoire national pendant quatre mois.
Au Mali, le paludisme constitue un problème de santé publique et représente 32% des motifs de consultation. Les statistiques sanitaires du Système national d’information sanitaire de 2017, font état d’environ 2.097.797 cas de paludisme enregistrés dans les formations sanitaires. La même source indique qu’il a été enregistré 1.424.223 cas simples et 673.574 cas graves de paludisme. Le nombre de décès était malheureusement estimé à 1.050 cas. Les femmes et les enfants restent les principales victimes du paludisme dans notre pays.
Face à cette problématique, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), en collaboration avec les partenaires, a entrepris la mise à échelle des différentes stratégies intégrées de lutte contre le paludisme afin de vaincre le fléau. Parmi ces stratégies figure la Chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois. Cette nouvelle stratégie de lutte contre le paludisme a été recommandée par l’OMS en mars 2012 pour les pays du Sahel. Elle consiste à donner une combinaison de Sulfadoxine/Piryméthamine (SP) + Amodiaquine (AQ) à dose thérapeutique pour une prévention pendant la période de haute transmission du paludisme. Les médicaments sont donnés une fois par mois pendant quatre mois. Après chaque administration, l’enfant est protégé pendant quatre semaines.
La campagne qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’une des maladies les plus meurtrières, vise à couvrir environ 4.204.480 enfants de 3 à 59 mois sur toute l’étendue du territoire national pendant quatre mois à partir de cette date de lancement. Ainsi, pour atteindre chaque enfant malien, la stratégie retenue est la porte à porte. L’édition 2018 de la campagne de Chimio-prévention coutera 7.568.064 000F CFA à l’Etat malien et ses partenaires.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba O Sow, a invité toutes les mères, les chefs de ménages, les autorités coutumières, les leaders communautaires et religieux, les associations féminines, les autorités politiques et administratives à s’investir pour la réussite de la campagne, pour le bonheur des enfants du Mali. Selon le ministre Sow, la mise en œuvre et la pérennisation de la lutte contre le paludisme sont essentielles à la réalisation de nombreux objectifs pour le développement durable dans les pays les plus touchés par la maladie. « Aussi, sans réduction significative du fardeau du paludisme, les autres objectifs seront difficiles à atteindre notamment ceux ayant trait à la mortalité infantile et à la santé maternelle», a-t-il déclaré. Il a enfin rassuré les partenaires techniques et financiers qui accompagnent le Mali dans l’amélioration de la santé des populations maliennes en général et en particulier dans la lutte contre le paludisme, tout en les rassurant de l’engagement du gouvernement malien dans cette lutte.
Pour la bonne tenue de cette campagne, le représentant des partenaires, Issiaka Daffé, directeur du Keneya Jemou Kan (KJK), a informé du soutien apporté par les PTF pour la création de la demande à travers la communication pour le changement social et de comportement ainsi que l’offre de services afin d’atteindre 90% des enfants cibles. Il a salué l’implication des autorités maliennes à travers le MSHP pour la réussite de cette campagne.
O.D
Source: L’Indicateur du Renouveau