Les raisons de cette déchéance sont nombreuses. D’abord, il s’agit de la chute drastique que l’or blanc se prépare à connaitre pour la campagne 2020-2021. En effet, dans les couloirs de la CMDT, on évoque la pandémie de la Covid 19 qui a fait chuter le prix du coton jusqu’à -25% de son prix normal depuis janvier 2020, selon une étude du système des Nations Unies sur les impacts de la Covid 19 sur le secteur cotonnier.
La Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), confrontée à la chute du prix du coton, sera contrainte de vendre en baisse. Ce qui n’est pas sans impacts économiques fâcheux pour notre pays. En effet, le coton constitue la deuxième source de recette d’exportation du pays, après l’or, et contribuait à hauteur de 15% du PIB national en (2019). Un horizon moins sûr se prépare. Et, le tour de la situation se joue sous une concurrence rude déclenchée par le Benin, qui suit de près le Mali, au classement des premiers pays producteurs de coton en Afrique.
Cette situation inédite aura un impact direct sur l’économie malienne, sachant que la CMDT qui gère le patrimoine cotonnier malien exporte chaque année, environ 97% du coton-fibre sur le marché international.
L’horizon est d’autant plus perturbé pour le coton malien, au moment où certaines organisations cotonnières sont à couteaux tirés. En effet, certains producteurs de coton ont indiqué, en fin de semaine passée, ne plus reconnaitre l’actuel bureau de l’Union nationale des sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali, dont le mandat souffre d’illégalité, soutiennent-ils, pour avoir pris fin depuis 2019.
En tout cas, il n’est un secret pour personne, le secteur cotonnier malien connait actuellement de très sérieux problèmes. Cependant, bon nombre d’observateurs tentent de croire au miracle. Ils se rappellent de l’effort fourni par les autorités maliennes, qui avaient annoncé, en juin dernier, plus de 35 milliards FCFA comme appui (exceptionnel), pour subventionner « l’engrais et faire face à la baisse des prix du coton sur le marché international et les contraintes liées à la pandémie du coronavirus ».
Avec la succession de crise politique et sécuritaire, nul ne peut dire avec exactitude le sort réservé à cette bagatelle.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews