Le déficit pluviométrique de mai et de juin a été comblé et tous les indices d’une bonne récolte sont là.
La campagne agricole 2013-2014 avait connu un début assez difficile en raison essentiellement du déficit pluviométrique alors enregistré. Cette situation avait suscité de très fortes inquiétudes chez les producteurs qui avaient alors multiplié les cris d’alarme en direction des autorités. Pour conjurer les effets néfastes des aléas climatiques, des prières publiques avaient même été organisées pour implorer la clémence du ciel. Après avoir accusé un déficit plus qu’alarmant aux mois de mai et de juin, les pluies sont tombées de façon régulière durant le mois de juillet, ressuscitant l’espoir en une campagne agricole que l’on pensait perdue.
Le directeur national de l’Agriculture, Daniel Kéléma, reconnaît que la pluviométrie du mois de juillet, qui a été aussi accentuée par le démarrage de l’opération « Pluies provoquées », a permis aux premiers semis de boucler leur cycle végétatif normal. C’est le cas du maïs, du sorgho, du coton, de l’arachide et même du fonio, spéculations lesquelles l’on procède actuellement aux premières récoltes par endroits. Ce ne sont pas les Bamakois qui nieront cette réalité, eux qui dégustent depuis un certain temps l’arachide ou le maïs grillés ou frais.
Daniel Kéléma estime que si les pluies se poursuivent durant la première quinzaine de ce mois d’octobre, la campagne augure d’une bonne récolte. Toutefois, des poches de sécheresse sévère ont été constatées dans certaines zones de cultures comme l’axe Didiéni-Kati, Sénou-Sélingué, dans un rayon de 15 kilomètres autour de Mopti et Djenné. Cependant si une bonne répartition des précipitations dans l’espace et le temps est assurée, ces poches de sécheresse pourraient être résorbées, souligne le directeur national de l’Agriculture.
UN APPUI SUBSTANTIEL
Il faut reconnaître que les pluies de juillet et de septembre ont permis un remplissage optimal des cours d’eau (fleuves, mares, marigots, lacs). Des cas d’inondation d’habitations ont été enregistrés par endroits à travers le pays. Cependant, peu de superficies ont été affectées par des noyades. Ce qui permettra aux plantes de boucler leur cycle végétatif, si les conditions hydriques optimales sont remplies et si le front phytosanitaire reste calme et maîtrisable, comme c’est le cas jusqu’à présent. Cela grâce essentiellement aux efforts des services techniques comme l’Office de protection des végétaux (OPV), le Centre national de lutte contre le criquet pèlerin (CNLCP) et les brigades de surveillance phytosanitaire. Les dégâts sur les cultures restent mineurs au grand bonheur des paysans. Les attaques constatées ont pu être circonscrites rapidement grâce aux interventions des agents de l’OPV ou du CNLCP.
Plus de 591.000 producteurs ont bénéficié de la subvention des intrants agricoles. Pour ce faire, l’Etat a dégagé une enveloppe de 35 milliards Fcfa. Près de 243.286 tonnes d’engrais, toutes catégories confondues (urée, DAP, NPK etc) ont été livrées aux producteurs. Environ 89% des besoins ont été satisfaits, selon le directeur national de l’Agriculture.
Les partenaires au développement ne sont pas restés en marge des efforts déployés par le gouvernement pour apporter un appui substantiel aux paysans. Ainsi, le Royaume des Pays Bas a accordé une enveloppe de 4 millions d’euros, soit 2,6 milliards Fcfa, pour financer les engrais et les semences pour les paysans des régions de Tombouctou, Gao et une partie de la région de Mopti. Le Royaume du Danemark a aussi apporté un appui substantiel à une quinzaine de périmètres irrigués de Tombouctou. L’Allemagne a accordé un appui de 1900 euros (plus de 1,2 million de Fcfa) pour assurer l’alimentation en carburant des groupes motopompes pour les périmètres du nord.
Daniel Kéléma s’est réjoui des efforts déployés par le gouvernement pour encourager et soutenir le redéploiement des agents d’encadrement dans les régions du Nord. Il note avec satisfaction le retour d’une quarantaine d’agents d’appui dans la région de Tombouctou et plus d’une trentaine dans la région de Gao. Ces mouvements se poursuivent d’ailleurs.
Enfin, dans les régions septentrionales, les cultures de blé et le maraîchage vont démarrer très bientôt. Quant aux périmètres irrigués notamment ceux de Tombouctou et Gao, l’état végétatif des cultures est satisfaisant.
M. COULIBALY
Source: l’Essor