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Cameroun : Lutte contre Boko Haram : les révélations de Laurent Fabius à la presse – 24/02/2015

 

En visite au Cameroun, le chef de la diplomatie française s’est confié à la presse samedi dernier.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Hexagone achève ce jour par Niamey, une mini tournée africaine qui l’aura conduit tour à tour au Tchad, au Cameroun et au Niger. Trois des quatre pays affectés par la menace terroriste incarnée par Boko Haram. En séjour à Yaoundé, Laurent Fabius s’est entretenu dans l’après-midi de samedi dernier avec le chef de l’Etat. Au terme de cet échange, le patron du Quai d’Orsay a livré un certain nombre d’informations à la presse sur:

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La raison de sa visite

« La France est l’amie du Cameroun et il est tout à fait légitime que nous soyons là pour lui dire notre soutien et notre solidarité », a précisé d’emblée Laurent Fabius, qui a décliné dans la foulée les différentes formes d’expression de la solidarité de son pays à l’égard du Cameroun. « Solidarité sur le plan politique », a-t-il
dit, en raison du « choix légitime » du pays de Paul Biya de combattre l’obscurantisme et la terreur. « Solidarité sur le plan international », du fait de l’apport du renseignement et des éléments de formation aux forces de défense et de sécurité déployées sur le terrain. « Solidarité sur le plan diplomatique », a-t-il poursuivi, en indiquant qu’en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la « France va travailler à faire adopter la résolution » qui donnera la légitimité internationale à la Force mixte multinationale (de 8700 hommes ) décidée par l’Union africaine. Sur la question du délai de l’avènement de ce mandat international, et donc de l’entrée en service de la Fmm, l’hôte de Yaoundé confie qu’il faut espérer que « c’est au mois d’avril (prochain, Ndlr) que le Conseil de sécurité puisse se pencher sur cette résolution ».

L’apport de la France

Le coût de la guerre contre Boko Haram « est un autre aspect très important qui a été abordé avec le président du Cameroun », a lancé le chef de la diplomatie française avant présenter la contribution de son pays pour soutenir l’effort de guerre de Yaoundé. « Nous allons augmenter l’aide sur le plan humanitaire (…) Nous souhaitons une conférence des donateurs pour alléger la charge des pays concernés et singulièrement du Cameroun », a annoncé Laurent Fabius. Dans le même registre, il a martelé « qu’il a été décidé qu’un certain nombre de dettes du Cameroun, soient reconverties en investissements ». Sur la question du renseignement, l’on a appris que l’Hexagone va augmenter son apport dans ce domaine. Toute chose qui passe fatalement par la prise des « dispositions » pour rendre plus efficace la cellule de coordination (internationale) logée à N’djamena. « Il faut pour cela, précise Laurent Fabius, mettre tous les moyens à disposition pour avoir du renseignement par la mobilisation des moyens satellitaires, l’usage des avions et aussi disposer du renseignement tactique ».

La complicité présumée de Paris

Le pays de François Hollande est-il un allié de Boko Haram ? La question a été posée à Laurent Fabius qui a affirmé – avec son anglais – que « la France supporte totalement les actions contre Boko Haram ». Le chef de la diplomatie française a ajouté qu’il a « été très surpris en discutant avec madame l’ambassadeur (…) qu’ici, certaines personnes pensent que la France n’est pas contre Boko Haram. Cela n’est que le produit de leur imagination car s’il est un grand pays dans le monde qui combat Boko Haram, c’est la France. Et j’espère avoir été clair », a-t-il fulminé.

L’armement de Boko Haram

Comment la bande à Abubakar Shekau arrive-t-elle à se procurer un arsenal militaire aussi sophistiqué ? A en croire le ministre des Affaires étrangères de la République française, en attendant d’identifier clairement et de démanteler l’obscur réseau d’approvisionnement en armes de Boko Haram, il faut commencer par regarder du côté d’Abuja. « Je ne voudrais pas être injuste, témoigne-t-il, mais j’ai eu plusieurs rapports selon lesquels, les armes – pas toutes les armes – mais une partie avait été prélevées sur l’armée nigériane et c’est évidemment extrêmement dangereux puisque cette armée dispose d’un matériel puissant ». Y a –il des preuves ? Laurent Fabius soutient que le « phénomène » qu’il « décrit et sur lequel il existe pas mal d’informations, est évidemment très préoccupant ». Qu’a donc fait la France relativement à ce problème ? L’hôte de Yaoundé indique que son pays qui a « des relations cordiales avec les autorités nigérianes », n’a « pas manqué à plusieurs reprises de dire » à ces dernières « que la lutte contre Boko Haram qui se trouve sur son territoire, commence par l’action des autorités du Nigeria ». Au fait, puisque la France semble en être parfaitement consciente, l’on se demande toujours pourquoi l’aéronef de Laurent Fabius n’a-t-il pas fait escale à Abuja ? La mission de « conviction internationale » dont s’est investie Paris, ne prend-elle pas en compte cet aspect essentiel ?

Source : © Mutations

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