Le 20 Août dernier, à la suite d’une rafle organisée par les forces de l’ordre camerounaise, environ 70 ressortissants maliens avaient été arrêtés et conduits au GMI de Yaoundé. Toutes choses qui avaient provoqué un tollé général de la part des Maliens vivant au Cameroun. Selon le consul du Mali à Yaoundé, Dr Moussa Balla Diakité, nos compatriotes ont été libérés le mercredi 02 septembre grâce aux efforts conjugués des autorités maliennes et du consul. Aux dires du consul, ces Maliens sans papier ont été arrêtés pour deux causes essentielles. La première tient au fait que Yaoundé a voulu changer la convention qui liait le Mali au Cameroun ( qui exemptait les Maliens de la carte de séjour au Cameroun) en matière de circulation des personnes, et la deuxième est liée à un contrôle strict à cause de l’existence du Boko Haram dans le pays.
Courant 20 Août dernier, 70 de nos compatriotes aveint été arrêtés à Yaoundé pour manque de pièces valables. Ces Maliens, une fois arrêtés, avaient été placés en garde à vue dans la cour du GMI de Yaoundé. Contrairement aux autres étrangers, ils n’ont pas été mis dans les cellules. Ainsi grâce aux efforts conjugués du consul Dr Moussa Balla Diakité et des autorités maliennes, les 70 Maliens ont été libérés dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 Septembre.
Aux dires du consul du Mali à Yaoundé, Dr Moussa Balla Diakité, ils sont confrontés à deux problèmes majeurs. En début du mois d’Août, les autorités camerounaises ont suspendu la convention qui liait le Mali au Cameroun sans une notification officielle. C’est ainsi qu’elles vont exiger les cartes de séjour et le visa pour les Maliens, toutes choses qui n’existaient pas sous la convention.
Et au cours de la rafle, tous les Maliens interceptés et qui n’avaient pas la carte de séjour ont été arrêtés. Selon le consul, le Cameroun opère ce changement de convention en vue de se conformer aux lois de la CEMAC ( communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), une organisation sous-régionale à laquelle le Cameroun fait partie.
Le deuxième problème majeur, selon le consul, est l’insécurité grandissante dans le pays à cause de Boko Haram et des attentats qu’il perpètre à longueur de journée. Donc pour faire face à la montée du Boko Haram et circonscrire ses attaques, les autorités camerounaises ont du prendre certaines mesures pour sécuriser le pays. Pour ce faire, des rafles ont été menées d’abord dans des quartiers sensibles, c’est à dire là où il y a beaucoup d’étrangers.
Ils ont commencé dans un quartier de Yaoundé où il y a beaucoup d’étrangers, surtout les Maliens. C’est ainsi que beaucoup de Maliens ont été arrêtés. Et pendant leur garde-à-vue, le consul s’est beaucoup dévoué pour eux : alimentation, soins de santé pour quelqu’un tombé malade et plaidoirie auprès des autorités compétentes afin d’obtenir leur libération.
Donc c’est en application des lois de la CEMAC, relatives à la libre circulation des personnes et de leurs biens dans la zone, que le Cameroun a opté pour ce changement de convention qui liait nos deux pays. Or, les maliens vont au Cameroun sans visas. Et comme le pays fait frontière avec la Guinée équatoriale, les Maliens profitent également pour rentrer illégalement dans ce pays. En cas de refoulement, les autorités équato-guinéennes viennent les jeter au Cameroun.
Le Consul déplore le fait que beaucoup d’Ouest-Africains possèdent les papiers maliens et cela n’est pas du tout du goût des autorités camerounaises. Car, ils profitent de cette situation pour ne pas prendre de carte de séjour. Toutes choses qui constituent un véritable manque à gagner pour le trésor camerounais.
A ses dires, avant son arrivée en 2010, c’est à dire la période où il faits n’y avait pas de consulat malien au Cameroun, les cartes d’identité et d’autres papiers étaient faits dans d’autres pays voisins où il y a un consulat ou une ambassade du Mali. Les gens en profitent pour chercher les papiers maliens à de nombreux étrangers. Il y avait même des Maliens qui collectionnaient les dossiers des personnes venant d’autres pays et venir au Mali pour leur fabriquer les pièces maliennes en contre- partie de l’argent.
Avec l’arrivée du consul, des mesures ont été prises afin de ne donner la pièce à qui que ce soit sans sa présence. Ces mesures ont permis de déceler beaucoup de personnes non ressortissantes maliennes, venues pour renouveler les pièces avec l’expiration de la date.
Pour ceux qui sont dans des zones très éloignées et dont les pièces sont déjà expirées, des missions sont périodiquement envoyées afin qu’ils puissent refaire les dites pièces.
Tout cela à cause du dévouement du consul, Dr Moussa Balla Diakité, pour les Maliens vivant au Cameroun.
Il nous a fait savoir que les premières négociations pour le changement de la convention avaient eu lieu à Bamako, en février dernier, entre les autorités de nos deux pays.
Sa finalisation est pour les 8 et 9 Septembre prochain à Yaoundé.
Pour terminer, le consul a invité les Maliens à prendre certaines informations avec philosophie. Souvent il est très dangereux de s’adonner à des manifestations qui peuvent avoir de lourdes conséquences pour nos compatriotes qui ont réussi et fait beaucoup de réalisations dans les pays d’accueil.
Moussa Diarra
Source: La Révélation
