Les membres du bureau national de la Coordination des Associations et ONG Féminismes du Mali (CAFO) ont tenu, le mardi 20 août 2019, un point de presse à la Maison du partenariat. Objectif : alerter les autorités par rapport l’organisation « illégale » d’une assemblée générale de leur organisation par le clan Oumou Touré pendant que le dossier se trouve devant les juridictions. Ledit point de presse était animé par Mme Dembélé Oulématou Sow, présidente de la Cafo.
« Les autorités doivent éviter un vendredi noir tout en empêchant l’assemblée générale illégale de la Cafo ce 23 août », c’est le message fort qu’ont donné les membres du bureau dirigé par Dembélé Oulématou Sow. Pour elle, il n’est pas question d’organiser une autre assemblée générale alors qu’il y a un bureau légalement élu le 30 décembre 2017.
Entourée de ses militantes, très étonnée par la décision du clan opposé de vouloir tenir une autre assemblée générale extraordinaire le 23 août prochain, Mme Dembélé Oulematou exprime tout son mécontentement. Selon elle, Mme KEITA Fatoumata CISSOKO qui a perturbé son bureau depuis son élection en 2017, souhaite organiser une autre assemblée extraordinaire ce vendredi 23 août. « Nous venons porter à votre connaissance que Mme KEITA Fatoumata CISSOKO, 1ère secrétaire aux finances, clan de l’ancien bureau (2008), sous prétexte d’être la (présidente intérimaire) disposition non prévue dans nos textes, qui prévoient la préséance, et en situation d’illégitimité, est en train de perturber la quiétude des femmes sur le terrain, en les convoquant à une autre assemblée générale extraordinaire illégale, le 23 août 2019 à la Bibliothèque Nationale, à Bamako, pour mettre en place un bureau parallèle de la CAFO », déclare-t-elle avant de prévenir : « Ceci risquerait d’envenimer la situation sur le terrain et perturberait l’ordre public, encore fragile ».
Le dossier devant les juridictions
Au moment où le clan Mme Keita Fatoumata Cissoko souhaite organiser cette assemblée générale extraordinaire, le dossier se trouve à la Cour suprême de Bamako. En effet, selon Mme Dembélé Oulématou Sow, suite à l’assemblée générale du 30 décembre 2017, la nommée Fanta Damba a saisi le tribunal de la commune III où elle a échoué. « Mme KEITA Fatoumata CISSOKO avait saisi le tribunal de Grande Instance de la commune III aux fins d’annulation des résolutions de l’assemblée du 30 Décembre 2017 ; mais le jugement n° 164 du 15 Février 2018, l’a déclaré irrecevable pour défaut de qualité », précise la présidente de la Cafo qui ajoute : « Mme Fatoumata CISSOKO a fait appel une seconde fois contre le jugement sus visé et la Cour d’Appel de Bamako qui rendit l’arrêt n° 57 du 16 Janvier 2019, signifiant des irrégularités imputables à l’Assemblée Générale, alors que, conformément à nos textes, toutes les représentantes des régions, cercles du Mali et les communes du district de Bamako ainsi que celles des organisations affiliées ont pris part à ladite Assemblée Générale Extraordinaire ». Après ce verdict de la Cour d’Appel, le bureau dirigé par Mme Dembélé Oulématou Sow n’a pas croisé les bras, elle a formé pourvoi devant la Cour Suprême du Mali. «A présent, l’affaire est pendante devant ladite juridiction supérieure. Ce qui rend suspensif, les résolutions de l’arrêt N° 57 du 16 janvier 2019 de la Cour d’Appel », laisse entendre Mme Dembélé Oulématou Sow.
Mme Dembélé oulématou Sow tacle ses adversaires
La présidente nationale de la Cafo ne fait pas de cadeau à ses adversaires. Elle laisse entendre qu’elles n’accepteront pas que certaines fassent de cette structure leur propriété privée. « Des individus mal intentionnés ne sauraient en faire leur propre patrimoine. La CAFO est un espace, une chance pour les femmes du Mali », martèle-t-elle.
Les autorités interpellées
Mme Dembélé et ses soldats n’ont pas fait que dénoncer l’organisation de l’assemblée générale extraordinaire par Mme Keita Fatoumata Cissoko, elles ont invités les autorités à empêcher la tenue de ladite assemblée générale extraordinaire qu’elles qualifient d’ « illégale ». « Les autorités doivent éviter un vendredi noir tout en empêchant cette assemblée générale extraordinaire », laisse entendre la secrétaire générale de la Cafo, Mme Sangaré Nana Coulibaly.
En plus du gouvernement, les femmes de la Cafo ont interpellé les leaders religieux face à cette situation. « Nous interpellons les autorités maliennes, les leaders religieux pour le triomphe de la vérité », a déclaré Mme Karembé Namissa Diakité.
En tout cas, avant le vendredi, les autorités doivent tout faire pour éviter un affrontement entre les femmes.
Boureima Guindo
Source : Le pays