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Cacophonie au sommet de l’Etat : IBK contredit son Premier ministre

On aura tout vu sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Une semaine après avoir affirmé la volonté de l’Etat à négocier avec ceux des djihadistes qui accepteraient de déposer les armes, le Premier ministre vient d’être pris en contrepied par son patron depuis Paris.

En effet, en visite dans la capitale française, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a clamé haut et fort qu’il n’est pas question de négocier avec les djihadistes. Cette déclaration d’IBK prend en contre-pied les propos de son Premier ministre qui, une semaine auparavant, avait émis l’idée, lors d’une tournée dans le centre du pays, de négocier avec des djihadistes. Est-ce une façon pour le patron de Koulouba de faire plaisir à l’Elysée dont les émissaires ont toujours rejeté cette hypothèse.

Cette incohérence entre la Primature et la Présidence prouve à suffisance le manque de coordination et de vision au sommet de l’Etat. Les Maliens en  sont donc à se demander s’il faut croire au Premier ministre, réputé stratège en géopolitique et en sécurité, ou au président friand, lui, d’honneurs et de flatteries.

Pourtant, l’hypothèse de négocier avec les djihadistes qui accepteraient de rentrer dans la République s’est avérée comme la seule alternative de pacifier le pays pour pouvoir tenir des élections.

Tiébilé Dramé fut l’un des premiers précurseurs de cette thèse que Soumeylou Boubèye, en homme averti, essaie d’expérimenter. En cela,  il n’y a pas de pays au monde qui ne négocie pas avec ses terroristes, surtout lorsqu’il s’agit de ramener la paix et la quiétude. Aussi, le Premier ministre se base sur le fait que la situation de radicalisation dans le centre du pays est due à la faiblesse de l’Etat. Il a plusieurs fois expliqué que la situation s’est détériorée parce que les populations ne se reconnaissent plus en l’Etat central. Elles ont l’impression d’être abandonnées à elles-mêmes. Donc, sa stratégie de vouloir tendre la main à ceux des terroristes qui accepteraient de déposer les armes n’est pas fortuite. Son patron de président de la République ne l’entend pas de cette oreille. Il nous revient qu’il n’a jamais été de l’avis de négocier avec les djihadistes. Même la mission des bons offices dirigée par Mahmoud Dicko avec pour objectif de négocier avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa serait une initiative de l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. IBK n’aurait jamais été pour cette idée.

Connaissant Soumeylou Boubèye et ses stratégies dont il est seul à avoir le secret, il faut s’attendre à des contradictions entre ses actes et ceux de son employeur.

En tout cas, au rythme où vont les choses, cela ne présage rien de bon dans la collaboration entre les deux hommes. Surtout à quelque 5 petits mois de la présidentielle, l’urgence d’apaiser le centre et de ramener tout le monde dans la République a pris un sérieux coup.

En attendant de savoir laquelle des deux déclarations fera long feu, la cacophonie est là.

Jean JACQUES

Par Azalaï-Express

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