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Cabale des religieux contre IBK : Pourquoi Boubeye à tout prix ?

Des leaders religieux très influents du pays ne semblent plus souffler dans la même trompète que le Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Keita. Pourtant anciens alliés, ce qui oppose nos hommes de la mosquée à IBK doit beaucoup plus interpeller nos hommes politiques qui confondent religion et politique.

 

Il ne fait aucun doute, la guerre des leaders religieux les plus influents du Mali contre le régime Ibrahim Boubacar Keita est déclenchée. L’on se rappelle, ces leaders religieux, nommément, le Cherif M’Bouyé Haidara de Nioro du Sahel et le président du Haut Conseil Islamique du Mali, l’Imam Mahmoud Dicko, ont été un énorme soutien à IBK lors de la présidentielle de 2013. En effet, des mouvements de soutiens, comme Sabati 2012, avec un accompagnement financier énorme ont été la contribution du duM’Bouyé et Dicko pourl’élection du président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita à la tête de la magistrature suprême de notre pays.

Comment, avant même la fin de ce mandat, une si farouche opposition est née entre les anciensalliés?

En effet, le candidat Ibrahim Boubacar Keita, « l’homme de Dieu », pensait-on auparavant, avait tissé une grande amitié avec les religieux. Il ne manquait pas d’occasion à se rapprocher d’eux, surtout pendant les Maoulouds (Fête de la naissance et du Baptême du Prophète Mohamed PSL). Une audience lui a toujours été accordée sur les lieux de prêches, pour « faire le saint ». C’est alors que des fidèles religieux commençaient à se fidéliser dudiscours d’un homme politique avide de pouvoir et en quête de soutien des hommes de la mosquée, qui ont une influence remarquable sur la masse.

Petit à petit, « l’homme Dieu » en quête d’électorat, emploie des termes propres aux religieux dans ses discours. «  Inchallah », « Bissimilaye Arah’mane  Ara’him », « Awzou Bilaye Minai Chaitaan radjim »« Hasboun Allah Waneemal Wakilou », sont en effet des sourates qu’il employaitfréquemment dans sa campane lors de la présidentielle de 2013.Ainsi, pointé du doigt par plusieurs leaders religieux comme « le Politicienmusulman »très proche de Dieu, IBK, se rendra àNioro pour avoir la bénédiction du Cherif M’bouyé Haidara. Ce dernier aurait mis, selon ses proches, des centaines de millions et son mouvement Sabaati 2012, présent dans tout le pays,  à la disposition du candidat du RPMC’est suite à cela, que la campagneprésidentielle a été menée avec l’affiche d’IBK et Bouyé Haidara. Des appels étaient mêmes lancésdans ce sens dans plusieurs lieux de prêches et mosquée, à voter pour le candidat, qui allait mettre fin aux pratiques « antéislamiques Mali » clamait-on.

L’élection présidentielle est passée et IBK élu président à prêt de 80% des voix exprimées. Une véritable gifle à son dauphin Soumaila Cissé, arrivé deuxième à ce scrutin. Apres avoir prêté le serment, le 4 septembre 2013, le candidat des religieux, El Hadj Ibrahim Boubacar Keita, nomma, Oumar Tatam Ly, premier ministre de son premiermandat.  C’est alors que beaucoup de mesures radicales avaient été annoncées  par IBK pour le bon fonctionnement de l’administration malienne. Une lueur d’espoir donc ! Tout va bien au début de ce mandat entre IBK et les leaders religieux.

Quelques mois plutard, Oumar Tatam Ly, démissionne de son poste de premier ministre, car de sources proches de l’homme, il aurait été empêchépar certains membres du gouvernement, à exercer pleinement son devoir, d’où le terme de « de disfonctionnement » dans sa lettre de démission. Qui donc ?

Et voilà, Moussa Mara du parti Yelema et membre du gouvernement Tatam Ly, nommé nouveau premier ministreLe deuxième du mandat IBK. Jusque-là, tout va bien entre IBK et les leaders religieux qui eux aussi ont entrepris des démarches de médiationauprès des groupes armés du nord pour leur faire revenir à la raison. Et un accord aurait même été trouvé, à cet effet, avec Iyad Ag Ali pour déposer les armes.

Peu après, le jeune premier ministre Moussa Mara, est aussi remercié par le président de la républiqueIBK. Sa mésaventure lors de sa visite forcée à Kidal faisant plus de morts en est la cause ? Nous n’en savons pas. Toutefois, cette visite dont, l’actuel premier ministreSoumeylou Boubeye Maiga, ministre de la défense d’alors, était membre de la délégation et qui a finalement abandonné la délégation du PM Mara à la porte de Kidal au motif d’une maladie imprévue. Et comme Tatam Ly, nos sources évoqué également la difficile cohabitation entre ce dernier et toujours ce membre  très influent du gouvernement. Mais qui ça pourrait être donc?  

C’est ainsi que Abdoulaye Idrissa Maiga, est nommé nouveau premier ministre. Celui-ci va beaucoup plus mettre les leaders religieux au-devant de la résolution de la crise malienne. Car il s’agissait bien d’un conflit entre maliens et qui pouvait avoir sa solution à la malienne : sous l’arbre à palabre. Mais, ce dernier aura un passage plus éphémère que ses prédécesseursà la primatureIl sera aussi, à la surprise générale, limogé de ses fonctions de premier ministre et remplacé par celui qu’on appelle l’homme de la France. Soumeylou Boubey Maiga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devient ainsi le tout nouveau premierministre du Mali à la grande satisfaction des autorités françaises manifestées à travers sa ministre de la défense, en visite dans le nord de notre pays le lendemain de la nomination de Boubey Maiga.  Là, commence  le divorce entre le régime et les leaders religieux du pays. Vers la fin du premier mandat, l’Imam Mahmoud Dicko fait de plus en plus des sorties musclées à l’encontre du nouveau pouvoir qu’il traite d’être de  connivence avec la France dans la déstabilisation de notre pays. Car, en plus du conflit au nord, le centre, plus précisément dans la région de Mopti, commence à devenir le bastion des attaques terroristes contre l’armée malienne et ainsi que des conflits entre communautés. A cet effet, les victimes civiles et militaires  qui se comptaient par dizaines, s’alourdissent en centaine. C’est alors que le chérif Bouyé  de Nioro, est sorti  de son silence. Dans une déclaration qu’il a faite dans sa ville Nioro du Sahel à la veille de la présidentielle dernière, le Cherif de Nioro a ouvertement déclaré la guerre contre IBK en appelant tous les maliens à  voter  contre son régime. Le candidat de l’ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo, a été choisi à cet effet comme candidat de  Bouyé Haidara pour chasser IBK  du pouvoir.

Raisons de la mésentente

Bon nombre de nos compatriotes se demandent pourquoi le Cherif M’Bouyé de Nioro s’est-il séparé de son candidat à la présidentielle de 2013 ? En effet, lors de sa déclaration de guerre contre le pouvoir IBK, M’Bouyé a laissé entendre que son soutien à IBK était conditionné. Cette condition, selon le Cherif, était de ne pas nommer Soumeylou Boubeye Maiga aux postes de ministère de l’intérieur  et de premier ministre. Et l’accord était conclu, le candidat IBK donne ainsi sa parole au Cherif de Nioro.

Pourquoi M’bouyé en voudrait-il autant à Soumeylou  Boubeye Maiga ?

En effet, dans une interview que l’Imam Mahmoud Dicko a accordée à  la radio Nieta en  appel à la marche du 5 avril dernier, il ressort de l’entretien que le Cherif de Nioro aurait vu dans ses  sciences occultes, que le Mali subirait un grand malheur si Boubeye occupait l’une de ces fonctions citées ci-dessus. A cet effet, avec la grogne socialeactuellecaractérisée par la crise scolaire qui s’achemine vers une année blanche, les conflits intercommunautaires faisant à peu près 1000 morts à Mopti et Ségou, les grèvesintempestives, la grève de la faim des cheminots qui a fait déjà 9 morts, tous sous la gouvernance de Boubeye Maiga à la primature, ne pouvons-nous pas dire que la prédiction de  M’bouyé s’est-elle réaliséeLe temps n’a –t-il fini de lui donner raison vu l’état critique du pays? C’est pourquoi des appels incessants sont lancés par ces deux grands leaders religieux pour réclamer la démission de l’actuel locataire de la primature de son poste. Le ton avait été donné lors du géant meeting du 10 Janvier dernier au stade du 26 mars de Bamako organisé par l’Imam Mahmoud Dicko. Et ce jour, le message du cherif de Nioro à IBK était un peu plus explicite : la tête de Boubeye à tout prix. Et la marche historique sur le boulevard de l’indépendance de Bamako du 5 avril dernier, s’inscrivait dans cette logique de chasser le premier ministre Soumeylou B. Maiga de la primature. Car, avancent-ils, la stabilité du Mali en dépend.

A la lumière de tout ce précède, nous estimons que le Président IBK, en comptant sur les religieux pour accéder à la magistrature suprême de notre pays,   a commis la plus grave erreur politique de son histoire. Car en confondant politique et religion, Ibrahim Boubacar Keita a s’est mis dans une situation embarrassante, car les hommes auxquels il a affaires, sont animés d’esprit jusqu’au boutiste, c’est-a-dire, prêt à mourir en défendant la noble religion l’Islam. Une leçon à retenir pour tout homme politique voulant se servir des religieux à accéder à la magistrature suprême de notre pays. Car la politique,telle conçue dans notre pays, est incompatible à la religion qui est véritéfidélité à Dieu.

Boubacar Kanouté

Figaro Mali

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