Au Burundi, Me Alexis Anagnostakis, un avocat européen, affirme que le colonel Richard Hagabimana a subi des tortures depuis le début de sa détention et demande sa libération immédiate. Ce colonel, chef adjoint du département des opérations à la Direction générale de la police nationale burundaise, a été arrêté le 27 juin 2015 après une perquisition à son domicile. Selon cet avocat, son client, de nationalité grecque, est détenu illégalement dans la prison Muramvya pour avoir refusé de participer à la repression des manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
Selon Me Alexis Anagnostakis, « au cours des récentes manifestations, ses supérieurs ont ordonné au colonel Richard Hagabimana d’utiliser la violence pour réprimer les manifestants et même de pratiquer des meurtres, ce qu’il a catégoriquement refusé de faire. Pendant dix jours il a été soumis à des tortures inhumaines dans le centre de détention des services secrets puis le 8 juilllet il a été conduit en prison où il se trouve toujours actuellement ».
« Officiellement, poursuit l’avocat, il est accusé d’avoir participé au coup d’Etat de mai dernier. Mais ces accusations sont fausses. La seule raison pour laquelle il est en prision, c’est qu’il a refusé d’user de moyens violents et de commettre des meurtres de civils qui manifestaient. Il est clair, qu’il est poursuivi pour des motifs politiques. Sa détention est injuste et illégale. Je peux vous dire aussi qu’il est détenu dans des conditions très mauvaises. Ce qu’il redoute aujourd’hui à juste titre c’est que son procès ne soit pas équitable. Sa vie est en danger ».
Me Alexis Anagnostakis demande l’ouverture d’une enquête internationale sur tortures subies selon lui par son client, et que les responsables de celles-ci soient traduits en justice.
source : rfi