La communauté internationale lance un nouvel avertissement aux autorités du Burundi. Dans un texte commun, les représentants des Nations unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne, mais aussi de la Belgique et des Etats-Unis, demandent une nouvelle fois à Bujumbura de s’engager dans un véritable dialogue avec l’opposition et la société civile, mais également de respecter l’accord de paix d’Arusha. Ce dernier avait permis la fin de la guerre civile, en organisant notamment le partage du pouvoir entre Tutsis et Hutus au sein des institutions burundaises.
Ce qui inquiète les diplomates, c’est une modification dans les statuts du bureau de l’Assemblée nationale. En vertu de l’accord d’Arusha, jusqu’à présent, la loi prévoyait une juste répartition des postes entre la majorité hutu et la minorité tutsi, ainsi que le respect de la parité hommes-femmes. Fin juillet, cette disposition a été abrogée.
Même si dans les faits, l’équilibre Hutus / Tutsis est toujours respecté dans le nouveau bureau de l’Assemblée, la suppression de ce verrou législatif est perçue comme un mauvais signal. Elle témoigne, selon les diplomates, d’une « volonté troublante » de la part du parti au pouvoir « d’abroger un des fondements de la stabilité au Burundi ». D’autant que ces derniers temps, le parti présidentiel n’a pas caché son hostilité vis-à-vis du système des quotas ethniques, hérité d’Arusha mais qualifié par certains d’anti-démocratique.
Dans leur déclaration, les diplomates internationaux appellent également une nouvelle fois toutes les parties à renouer le dialogue, seule solution pour enrayer la spirale de la violence et commencer à restaurer « la crédibilité » du gouvernement, minée par des mois de tensions et un processus électoral contesté.
source : RFI