« Esclave, si tu n’arrives pas à assumer ta révolte, tu ne mérites pas que l’on s’apitoie sur ton sort ».
Les esclaves de Spartacus n’avaient pas pu assumer la leur, plus de quinze mille d’entre eux furent pendus le long des routes, pour l’exemple. Les « nègres-marrons » des Antilles avaient refusé le joug et s’étaient libérés par la fuite dans les brousses et dans les montagnes. Les « hommes intègres » du Burkina ont suivi le mouvement « Y-en-a-marre » sénégalais et le printemps arabe pour balayer les rues et le palais présidentiel.
Seulement, et comme la plupart des mouvements de masse impétueux, spontanés, mais sans encadrement ni véritable leader, les Burkinabais, qui avaient fait si grand bruit, étaient à la recherche d’un leader, alors qu’ils n’avaient pas eu besoin d’un quelconque leader pour affronter l’armée et faire fuir Blaise Compaoré. Et pour trouver cet oiseau rare, ils étaient allés sortir de sa retraite un vieux général déplumé et tout baba. Poussé et ragaillardi par leur détermination, le général Kwamé Lougué s’était enhardi. Malheureusement et manque de vision, ce général était trop seul et veule face à des officiers bien arrêtés et bien en place.
D’ailleurs, n’est-ce pas eux qui auraient suggéré, organisé l’exit de Blaise pour prendre sa place, ayant constaté l’indécision et l’alogie de la rue ? Rien ne le confirme, mais si tel était le cas, et biens d’indices troublants peuvent le faire supposer, c’est un retour à la cage départ, car un officier peut cacher un autre et un autre derrière, d’autant que bien du monde chuchotent tout haut le nom d’un certain général Diéndéré, qui aurait fait du lieutenant-colonel Isaac Zida son ‘’fondé de pouvoir’’, et ce dernier s’est payé le luxe de faire du colonel David Kabré, son supérieur hiérarchique, son porte-parole. Etonnant !
Soit qu’ils se soient contentés de ce peu, c’est-à-dire, du simple départ de Blaise, soit contre mauvaise fortune, bon cœur, les Burkinabais se sont résignés et fait semblant de pinailler, d’ergoter, de tergiverser, de chipoter et de faire le difficile pour prendre le ciel et la terre à témoins de la légitimité de ce processus de changement en allant se référer au ‘’Moronaba-footballeur-jongleur’’, leur référence suprême, qu’ils n’avaient pas consulté avant de se ruer dans la rue avec des invectives populaires. Eux qui étaient si stricts sur le respect de la constitution, et celle-ci stipule bien qu’en cas de ‘’micmac’’, constitutionnellement c’est le président de l’Assemblée nationale qui assumerait l’intérim, en attendant d’organiser une nouvelle élection. Où était-il, ce président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, au moment crucial, ‘’caché’’ par l’armée ? Allez savoir… Tout cela sent du roussi. Cueillir le Pouvoir, et le remettre à sa place, ça n’est pas faire comme le printemps arabe, ça n’est pas faire la révolution. On ne sait pas si la veuve Mariam Sankara partage cette opinion pour se réjouir si vite pour retourner si tôt au bercail. On souhaiterait se tromper profondément et que le président de cette transition……. ? ne soit pas celui des militaires, sinon, ce serait un leurre, donc, un retour à la cage départ. Que contient cette fameuse charte qui tarde à se révéler au grand public ?
Source: guineenews.org