Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Burkina : le bras de fer se prolonge entre loyalistes et putschistes

La crise politique qui secoue le Burkina Faso n’était toujours pas résolue mardi 22 septembre en fin d’après-midi. Le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, a refusé de déposer les armes comme l’exigeaient les militaires loyalistes, arrivés pendant la nuit à Ouagadougou. Malgré l’expiration de l’ultimatum, aucun affrontement majeur n’a eu lieu dans le pays.

macky sall president senegalais general Gilbert Diendere putschistes chef etat coup etat burkina faso

  • Les putschistes ignorent l’ultimatum de l’armée

Le général Diendéré s’est même montré détendu et serein lors de sa conférence de presse au palais présidentiel de Kosyam dans la matinée. Le chef des putschistes a tenté d’apaiser les esprits :

« Nous n’avons pas envie de nous battre, mais nous nous défendrons éventuellement. Nous avons entamé des discussions (avec l’armée loyaliste), nous avons des échanges très, très fructueux, et ces échanges ont continué ce matin afin de trouver une solution. Nous n’avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque », a-t-il assuré.

Interrogé par Le Monde Afrique un peu plus tôt, l’ancien bras droit du président déchu Blaise Compaoré a répété qu’il était « clairement disposé à céder la présidence à une personnalité civile qui sera choisie par consensus. »

  • Des discussions toujours en cours entre militaires

En écho à cette communication apaisante, le chef d’état-major des armées du Burkina Faso, le général Pingrenoma Zagre, s’est dit résolu à « éviter tout affrontement » avec les putschistes.

« Les éléments de l’armée n’ont jamais décidé d’attaquer qui que ce soit. C’est dans ces dispositions que nous sommes pour éviter tout affrontement car ce serait stupide et ridicule d’en arriver là. »

« L’armée est une famille, et dans une famille, il n’y a pas lieu de s’affronter. Nous voulons les rassurer qu’aucune hostilité n’est nourrie à leur encontre, et il faut que nous travaillions tous ensemble sous l’autorité du chef d’état-major des armées, afin de donner l’image d’une armée républicaine, qui sert la nation, et qui rassure la population. »

Des discussions sont toujours en cours entre les militaires et sembleraient achopper sur le désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite à l’origine du coup d’Etat.

Malgré ces déclarations jouant l’apaisement, la tension était encore palpable dans la soirée. Dans un communiqué signé des « chefs de corps de l’armée », les militaires loyalistes ont souligné que « les forces armées nationales (…) arrivées depuis hier à Ouagadougou auraient pu dès leur entrée en ville attaquer le RSP (…) elles en avaient les capacités et les moyens ».

  • Kafando à la résidence de l’ambassadeur de France, Zida libéré

Michel Kafando, le président de la transition renversé par le RSP et placé en résidence surveillée le 18 septembre, a été accueilli à la résidence de l’ambassadeur français à Ouagadougou lundi soir.

Son premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, arrêté en même temps, a également recouvré la liberté avant l’aube mardi.

  • Calme et attente à Ouagadougou

L’atmosphère dans la capitale burkinabée n’était pas à la veillée d’armes. D’après les envoyés du Monde sur place, plusieurs marchés ont ouvert dans l’après-midi et la circulation a repris, puis la ville s’est progressivement vidée. La place de la Révolution, épicentre de la contestation qui a conduit au départ de Blaise Compaoré en octobre 2014, a été vidée sans incident par l’armée en milieu de journée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir et encourager les soldats loyalistes.

  • Une réunion des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest est en cours à Abuja

Une partie de la population a manifesté son hostilité au projet d’accord porté par les médiateurs de la Cédéao. Le texte, qui a émergé lundi soir, prévoit le retour au pouvoir du président de la transition Michel Kafando, l’amnistie des putschistes et l’organisation, d’ici le 22 novembre, d’élections générales auxquelles pourraient participer les partisans de l’ancien président Blaise Compaoré.

Les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest se sont réunis mardi à Abuja pour discuter de ce plan de sortie de crise. Les sorties des militaires et des politiques à Ougadougou ont provoqué l’agacement du président nigérian, qui a dénoncé, à l’ouverture de la réunion d’Abuja, les initiatives qui sapent les efforts des médiateurs.

Source: Le Monde

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance