Le Gouverneur de Fada N’Gourma a rencontré, le jeudi 16 mars dernier, les acteurs humanitaires opérant dans la région. C’était dans la salle du Gouvernorat de ladite région. Objectif : échanger sur la suspension du Cash dans la région de l’Est. Faut-il rappeler que Fada N’Gourma est une des villes du Burkina Faso confronté à des violences djihadistes depuis 2015.
Les acteurs humanitaires intervenant dans la région de Fada N’Gourma ont été reçu, jeudi dernier, par le Gouverneur de ladite région. Au cours de cette rencontre, le Chef de l’exécutif régional a porté à la connaissance des acteurs humanitaires, les griefs de l’autorité contre le cash transfert pratiqué par les humanitaires et sa volonté de la suspendre dans la région de l’Est.
Aussi, les représentants des acteurs humanitaires, ont salué cette démarche menée par l’autorité, de la région de l’Est du pays des hommes intègres. Ils ont par ailleurs, développé des arguments pour expliquer la nécessité du cash dans l’action humanitaire et ont plaidé pour son maintien et son encadrement, nous rapporte le compte rendu de cette rencontre.
Ainsi, le Gouverneur de la région de Fada N’Gourma s’est dit réjouit de l’accompagnement des humanitaires. « On ne peut pas être ingrats face aux actions parce que depuis le début de la crise il a fallu les actions des humanitaires pour arriver à faire face à la situation », déclare-t-il devant les humanitaires.
Le Gouverneur avait demandé aux humanitaires la suspension momentanée du cash dans sa région. C’est dans ce sens qu’il a fait certaines propositions. En effet, le Gouverneur avait proposé la suspension du cash à compter du 30 mars 2023 avec cessation de toute activité de cash à compter du 1er avril 2023. Aussi, l’assainissement des listes, l’ouverture d’une enquête pour identifier les personnes inscrites à plusieurs reprises ainsi que l’orientation des actions dans le sens de l’autonomisation des populations notamment par des actions de renforcement des capacités en activités génératrices de revenus.
Les humanitaires ont aussi fait des plaidoyers lors de cette rencontre. Selon eux, ils viennent à la table de discussion, pas dans une approche d’opposition mais constructive, car il y’a des éléments tangibles qui justifient la position de l’autorité expliquent-t-ils.
Pour les humanitaires, le constat qui a aussi été attesté par la récente mission d’évaluation du FHRAOC est qu’il n’y a pas suffisamment de remontée de l’information au niveau de l’administration à partir des clusters. Ils ont par ailleurs, rappelé des Eléments de contexte ayant conduit au cash (situation sécuritaire constituant un blocage pour la mobilité des acteurs en vue de la réponse rapide…).
Saisissant l’occasion, les humanitaires ont aussi procédé à la présentation des avantages du cash qui, selon eux, est « moins stigmatisant, revitalisation de l’économie locale, efficacité ».
Par ailleurs, soulignent-ils, les mouvements fictifs ne sont pas seulement liés à la recherche du cash uniquement mais à la recherche de la réponse humanitaire avant de rappeler que la suspension du cash pourrait être synonyme de l’arrêt de l’action humanitaire dans la région de l’Est.
« Allez vers des solutions consensuelles qui permettent de poursuivre l’action humanitaire et reconnaissons qu’il y a des conséquences, se préparer à mettre en place des actions de mitigation », ont indiqué les humanitaires lors de leur rencontre avec le Gouverneur de Fada N’Gourma au Burkina Faso.
Rappelons que Fada N’Gourma est une ville du département et la commune urbaine de Fada N’Gourma, dont elle est le chef-lieu, située dans la province du Gourma et la région de l’Est au Burkina Faso.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS