Au Burkina Faso, les travaux sur le projet de charte de la transition débutent ce samedi. Le texte aura notamment pour tâche de définir les prérogatives du gouvernement et de l’assemblée de transition.
Au Burkina Faso, une centaine de personnes vont se réunir pour réfléchir sur la charte de la transition. À l’issue de plusieurs jours de travaux, les organisations de la société civile, les partis de l’opposition, les autorités religieuses et coutumières, et l’armée vont se réunir autour de la même table pour harmoniser leurs points de vue.
Cette plénière fera une synthèse des différentes propositions et devra tenir compte des conclusions des travaux des chefs d’Etat, notamment définir les critères de nomination par consensus d’une personnalité civile à la tête de la transition et la formation d’un gouvernement de transition.
Interdiction de se présenter aux élections à venir
« C’est une charte constitutionnelle », explique l’un des participants aux travaux préliminaires. « Il s’agit d’un document additif à la Constitution. Cette charte doit prendre en compte les dispositions constitutionnelles inapplicables en cette période de crise », poursuit-il.
Le document aura également pour tâche de définir les prérogatives du gouvernement et de l’assemblée de transition. Point important : avec cette charte, aucun membre du gouvernement ou de l’assemblée de transition ne sera autorisé à se présenter aux élections législatives et à la présidentielle à venir.
Commission électorale, syndicat de la magistrature et grand chancelier
Depuis plus de 48 heures, le siège du Conseil économique et social, transformé pour l’occasion en QG du lieutenant-colonel Zida, a accueilli les consultations et réflexions. Toute la journée jusqu’au soir, on a assisté au défilé régulier de délégations de tailles variables, auxquelles le chef de l’Etat par intérim a expliqué le mode opératoire de la transition et écouté par la même occasion leurs doléances.
Ainsi a-t-on pu voir défiler le grand chancelier, le président de la Commission électorale qui attend de savoir de quelle manière se déroulera le prochain scrutin, ou le syndicat de la magistrature qui a fait part de ses inquiétudes en ce qui concerne la bonne marche de l’appareil judiciaire, notamment à Bobo Dioulasso, où le palais de justice a brûlé lors des derniers événements.
Au ministère des Finances, des documents et des archives auraient été subtilisés
Autre fait inquiétant relevé par la Société civile, un curieux manège de véhicules et de va-et-vient dans certains ministères notamment aux finances, où il paraîtrait que des documents et archives seraient subtilisés à l’insu des secrétaires généraux censés gérer les affaires ministérielles en l’absence du gouvernement.
Saisi de ce sujet, le nouvel homme fort du Burkina Faso aurait affirmé prendre des mesures conservatoires. Mais il n’est pas certain qu’il ne soit pas déjà trop tard.