Une loi portant création d’un pôle judiciaire anti-terroriste. C’est la nouvelle arme dont le Burkina s’est doté face aux actes terroristes passés et futurs. En effet, les députés burkinabè ont adopté en séance plénière, une loi portant création et fonctionnement d’un pôle judiciaire spécialisé, selon RFI, ce samedi 21 janvier 2017. Le rôle de cette Cour spécialisée sera de réprimer tout acte terroriste au Burkina Faso.

Cette juridiction, à mettre en place avant fin 2017 au sein du tribunal de grande instance de Ouagadougou, aura une compétence nationale et pourra juger tout Burkinabè impliqué dans des actes du genre, quelque soit le pays où l’acte serait commis. « Il y a des djihadistes interpellés au Mali et au Burkina qui sont de nationalité burkinabè », a indiqué le ministre de la Justice, Réné Bagoro.
Selon M. Bagoro, un autre projet de loi est en cours sur les techniques spéciales d’enquête. Ce projet vise essentiellement à réglementer les écoutes téléphoniques, les questions d’infiltrations, la captation d’image, la garde-à-vue et les perquisitions. Car « beaucoup séjournent en ce moment à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou » a ajouté le ministre.

Le projet prévoit un délai de 1 à 2 mois pour la garde-à-vue au lieu de 5 jours comme c’est le cas actuellement. Au terme de la plénière, l’Assemblée a en outre adopté une loi sur la création et le fonctionnement des pôles judiciaires spécialisés pour la répression des infractions économiques et financières et la criminalité organisée.

La mise en place d’un tel arsenal juridique est une grande avancée pour le Burkina Faso, cible d’une série d’attaques terroristes depuis janvier 2016. L’attaque du Splendid Hôtel et du restaurant-café Capuccino,  ayant fait au moins 30 morts et près de 80 blessés, est encore vive dans les esprits. En outre, le pays a enregistré maintes attaques, menées par des assaillants venus principalement du Mali voisin.

Au plan intérieur, Ouagadougou a aussi été secouée par plusieurs tentatives de déstabilisation venant d’éléments de l’ancienne garde prétorienne de l’ex-président Blaise Compaoré. Avec cette juridiction spécialisée, va-t-on peut-être vers le procès des généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, incarcérés dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015.

Christophe SESSOUSource : beninmondeinfos.com

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