Plusieurs figures du parti du président Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), présentent leur démission pour un «profond désaccord sur la conduite et l’orientation actuelle du parti». L’ex-chef du parti et ancien président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que l’ancien et charismatique maire de la capitale Simon Compaoré, membres fondateurs du CDP, figurent parmi les démissionnaires. De nombreux anciens ministres dont Salif Diallo, autrefois très proche et homme de confiance de Blaise Compaoré, quittent également le parti.
Nul ne pouvait s’attendre à une telle hécatombe, car la vague de démissions emporte plusieurs personnalités et non des moindres. De nombreux anciens ministres, des membres fondateurs du parti, y compris un ancien secrétaire exécutif du CDP.
L’ancien et charismatique maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, figure parmi les démissionnaires. « On estime qu’à ce jour, confie-t-il, il faut mener le débat avec tout le monde, y compris l’opposition. Il faut mener le débat sur les questions qui divisent la nation, le peuple burkinabè, et c’est dans la discussion que nous pensons que nous pouvons arriver à sauver le Burkina, sauver ses acquis et lui permettre de continuer à faire son petit bonhomme de chemin ».
Du pain pas assez béni…
Pour l’opposition, qui voudrait voir tous ces dissidents grossir ses rangs, c’est du pain béni. « Sur la question du Sénat et de l’article 37, c’est devenu une question de principe, explique Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition. L’attachement républicain à la limitation des mandats, nous l’avons toujours affirmé haut et fort. L’opposition doit chanter cette chanson-là, et pour nous c’est vraiment du pain béni ! Mais pas assez béni ! Il faut que d’autres pains bénis viennent s’ajouter pour que les choses aillent très vite ».
Premier test pour cette nouvelle opposition : la manifestation du 18 janvier, journée « de protestation » contre la modification de la Constitution.
Source: RFI