L’ancien président du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) et chef de l’Etat burkinabé de 1980 à 1982, le colonel Saye Zerbo, est décédé des suites de maladies, jeudi à Ouagadougou à l’âge de 81 ans, selon un communiqué officiel de la présidence du Faso. Saye Zerbo a fait ses études primaires au Mali, à Saint-Louis du Sénégal et à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il sert dans les troupes parachutistes françaises au cours de la guerre d’ Indochine, puis de la guerre d’Algérie.
Après l’indépendance de la Haute-Volta en 1960, il quitte l’ armée française pour rejoindre l’armée du nouvel État. Il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Sangoulé Lamizana, de 1974 à 1976, après avoir commandé les forces armées présentes dans la capitale et dirigé les services de renseignements de l’armée voltaïque. Saye Zerbo arrive au pouvoir le 25 novembre 1980 suite à un coup d’Etat militaire perpétré contre le régime de la 3e république du général Sangoulé Lamizana. Après son coup d’Etat, il suspend la Constitution de 1977 et installe le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN).
En 1982, Saye Zerbo doit faire face à la grogne des syndicats et sera à son tour renversé par le le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, qui met en place le Conseil du salut du peuple (CSP).
Après sa chute, Saye Zerbo est emprisonné, et jugé par les tribunaux populaires de la révolution après la prise du pouvoir par Thomas Sankara et sera condamné à quinze ans de prison en mai 1984.
Pendant sa détention, Saye Zerbo, jusqu’alors musulman, se convertit au christianisme. Libéré en août 1985, sa condamnation sera annulée le 18 février 1997 par la Cour suprême du Burkina Faso.
Il a occupé des hautes fonctions à savoir chef d’état-major de l’armée burkinabé et ministre de la Défense. Il a fait partie du comité des sages mis en place par le président Blaise Compaoré suite au drame de Sapouy avec l’ assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Dans sa carrière, le colonel Saye Zerbo a reçu plusieurs distinctions. Il a été fait chevalier de l’Ordre du mérite voltaïque, chevalier de l’Ordre national. F