Comme au Mali, au Niger ou au Nigeria, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre Peuls, traditionnellement éleveurs souvent nomades et musulmans présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, et autochtones agriculteurs. Certains membres de la communauté peule ont rejoint des groupes jihadistes qui depuis le Mali se sont propagés notamment au Burkina Faso, donnant prétexte à des représailles sanglantes sur fond de conflits terrestres intercommunautaires. À peu près au même moment en ce début d’année, deux raids meurtriers ont touché cette communauté.
Au Mali, l’attaque menée contre un village par des chasseurs traditionnels dozos a fait 37 morts mardi. Au Burkina, au moins 46 civils ont été tués entre mardi et mercredi après l’attaque du village de Yirgou (centre) attribuée aux jihadistes. « Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, au village de Yirgou-Foulbè, dans la commune de Barsalogho, région du centre nord, des terroristes ont tué sept personnes dont le chef de village avant de prendre la fuite », a expliqué vendredi porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou. Les jours suivants, « la poursuite des terroristes par les populations a eu pour conséquence des exactions et des pertes en vies humaines au sein de la communauté peule dans différentes localités de cette région », a-t-il ajouté. Le bilan provisoire a été revu à la hausse pour s’établir à 46 morts, a-t-il dit. Un précédent bilan établi par des sources sécuritaires et locales faisait état de 13 morts.