Au moins dix civils ont été tués dans deux attaques distinctes menées lundi par des jihadistes présumés, contre deux localités de l’ouest du Burkina Faso, ont indiqué mardi à l’AFP des sources sécuritaire et locales.
“Hier (lundi) aux environs de 22h (locales et GMT), des individus armés ont tiré des obus sur Nouna”, chef-lieu de la province de la Kossi, dans la région de la Boucle du Mouhoun, ont indiqué des habitants de la ville, joints par l’AFP.
“On enregistre malheureusement des victimes au secteur 1 (de Nouna). Le bilan fait état de six morts et quatre blessés”, a précisé l’un d’eux.
La ville de Nouna sert ces derniers mois de refuge à des milliers de déplacés chassés par les attaques jihadistes récurrentes dans la région.
“On a entendu plusieurs détonations dans la nuit. Chacun est resté enfermé chez lui. Mais ce matin on a découvert des obus dans l’un des quartiers et des murs perforés avec des traces d’impact”, a expliqué l’un des habitants.
Une source sécuritaire, jointe par l’AFP, a confirmé l’attaque, expliquant que “des fragments de roquettes ont été retrouvés sur zone”.
Le même soir, à 400 km plus au sud, la localité de Tondoura (sud-ouest), près de la frontière ivoirienne, a également été la cible d’une attaque par des individus armés, a indiqué à l’AFP un responsable local sous le couvert de l’anonymat.
“C’est aux environs de 18h00 (locales et GMT) que ces terroristes ont attaqué le village. Quelques villageois, armés de fusils, ont tenté de s’interposer mais ont été vite débordés. On enregistre au moins quatre morts, des blessés et divers dégâts matériels”, a-t-il précisé.
Confirmant l’attaque, plusieurs ressortissants et habitants ont indiqué que depuis plus d’un mois, les populations fuient les petites localités vers les principales villes voisines de Niangoloko et Banfora, par crainte des attaques de terroristes qui se multiplient aussi dans cette zone.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes qui s’intensifient.
Les violences ont fait depuis huit ans plus de 16.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.
Le pays est dirigé depuis fin septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, le deuxième en huit mois, et qui a affiché sa détermination à combattre les jihadistes malgré la multiplication des attaques.