L’assassinat suivi de l’évasion du présumé assassin d’Aicha Barry, une caporale de la Garde nationale, ne cesse de susciter d’incompréhensions au sein de sa famille et de la société malienne. Des questions se posent à savoir comment Mohamed Haidara, le fiancé et présumé assassin d’Aicha a pu s’échapper à la brigade territoriale de Bamako-Coura, alors qu’il avait été arrêté et remis aux gendarmes par le commissariat de police du 5^ème Arrondissement.

Des enquêtes ouvertes depuis le 9 mai 2022, date d’assassinat de la caporale brûlée vive dans sa chambre, seraient en cours. Il ressort des dernières informations qu’une dizaine de gendarmes, travaillant à la brigade territoriale de Bamako-Coura, ont été déjà sanctionnés pour l’évasion de Mohamed Haidara, le suspect N°1 dans l’affaire. Le jeune Haidara avait été arrêté et conduit au commissariat de police du 5^ème Arrondissement de Bamako, suite à l’assassinat de la caporale de la Garde nationale. Vu que la victime est l’agent de la Garde nationale, la gendarmerie s’est saisie de l’affaire en demandant au commissariat de la confier le dossier. C’est après avoir confié le suspect et le dossier aux éléments de la brigade territoriale de la gendarmerie de Bamako-Coura que Mohamed Haidara ait réussi à s’enfuir. L’évasion du suspect a fait l’objet de dénonciation par les médias et la famille de la victime. En la matière, nombreux sont ces gens qui se demandaient comment un suspect arrêté dans une telle affaire et remis à la gendarmerie peut facilement réussir à prendre la poudre d’escampette sans trace ? Que cherche-t-on à cacher dans cette histoire ? Qui parmi les gendarmes n’a pas joué son rôle ? Sans aucunement tenter de répondre à ces questions, il importe de retenir, pour l’instant, que la hiérarchie a pris des sanctions contre une dizaine d’agents. S’agissant des gendarmes supposés être impliqués dans l’évasion du suspect. D’une source concordante, il ressort que lesdits gendarmes ont été suspendus pour 45 jours. Aussi, ils ont été mutés dans une localité du pays appelée Boni, au centre du pays où les soldats mènent d’intense combat contre les terroristes. Sur la base des indiscrétions, tout porte à croire que lesdits gendarmes passeront éventuellement devant le conseil de discipline qui se prononcera sur leur sort. Pour l’évasion du suspect, ces gendarmes passeront devant les autorités judiciaires compétentes pour, suivant les informations, juger l’affaire. Pour leur part, les parents de la victime demandent justice. Courant le vendredi dernier, la famille et des femmes engagées pour la cause féministe avaient décidé de marcher. C’était pour exiger l’arrestation du suspect qui demeurait introuvable au moment où nous mettons cet article sous presse. Dans cette affaire, il importe de retenir les faits suivants : Aicha Barry a été brûlée vive dans la famille du couple, courant le 9 mai 2022, aux environs de 5h du matin. La caporale n’a pas pu sortir de la chambre et a été brûlée, alors que Mohamed Haidara, son fiancé, a pu réussir à sortir saint et sauf avant d’appeler les voisins pour l’éteinte du feu. Mohamed a pu sauver certaines choses appartenant à la dame sans pouvoir sauver la vie de la défunte. Des renseignements recueillis, il ressort que la dame aurait voulu prendre la décision de quitter son fiancé Mohamed Haidara et de chercher un autre homme. Les informations montrent que Mohamed est un bandit coffré à maintes reprises pour « vol et braquage ». Vu l’incompatibilité de l’activité(banditisme) de Mohamed et le boulot qu’elle menait, la caporale de la Garde nationale, Aicha Barry, aurait alors décidé de lâcher son fiancé. Pourtant, Mohamed semblait avoir beaucoup aimé Aicha et comptait aussi l’épouser. Doit-on ainsi dire que le refus catégorique de la dame d’accepter le mariage de son fiancé lui a finalement coûté sa vie ?

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS