Des agents zélés en manque de repère face aux nouvelles réformes envisagées par le commandant de cette unité d’élite de la police nationale, s’agitent,aujourd’hui,inutilement. Ils sont déterminés à tout mettre en œuvre, pour salir l’honneurde la hiérarchie en versant dans le mensonge et la manipulation. Ainsi, pour parvenir à leurs fins, ces brebis galeuses de la Brigade Anti Criminalité ont adopté une vielle méthode policière, avec en toile de fond, la tentative de mettre dos à dos l’ancien commandant de la structure, Youssouf Binima, et celui qui a remplacé celui-ci à la tête de l’unité !
Le premier est ainsi présenté comme un cadre intègre qui s’est donné corps et âme pour que les agents de la BAC bénéficient de tout ce dont ils ont besoin et que le service fonctionne pour le meilleur des mondes, tandis que le second est considéré comme un « monstre » conduisant le service vers sa déchéance.
De quoi s’agit-il au juste ?
En réalité, la vérité est toute autre à la BAC. Les réformes envisagées par le commandant de l’institution vise à assainir le cadre du travailet apporte une visibilité aux actions à entreprendre. Mais des agents en manque d’inspiration habitués à contourner les lois s’agitent.
Pour rappel, la BAC n’intervient sur le terrain qu’en cas de flagrant délit ou de réquisition pour les infractions non économiques et financières. Autrement dit, la Brigade opère uniquement lors des cambriolages, des braquages, des vols à mains armées, pour interpeler ou neutraliser des individus dangereux ou en cas d’enlèvement de personne… Comme son nom l’indique, la BAC est donc une unité spéciale n’intervenant que pour certaines missions spécifiques ! Mais au lieu de mener ces missions spécifiquement dévolues à leur service, certains agents zélés et épatés pour la quête d’argent facile dépassent le Rubicon et s’en prennent aux automobilistes pour usage de vitre teintée, défaut de vignette, de contrôle technique ou d’écoute téléphonique, des missions qui sontde la seule compétence de la Compagnie de Circulation Routière ! Et si ce ne sont pas les pauvres citoyens qui sont arnaqués dans la circulation, ce sont des descentes organisées pour, disent-ils, traquer de soi-disant narcotrafiquants, quand bien-même cela ne relève pas de la compétence de la BAC, mais de la Brigade des Stupéfiants ! Ces pratiques hors normes auxquelles se livraient des policiers de la BAC se prenant pour des « superflics » ont ainsi amené le commandant de cette unité d’élite à dissoudre la Brigade de Recherche qui se trouvait en son sein ! Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de ces rançonneurs d’une autre époque. L’objectif était d’empêcher de continuer avec ces pratiques frisant le « banditisme » au sein de la police. Aujourd’hui, les efforts du commandant sont reconnus par les autorités. Chacun sait que les policiers rançonneurs dont il est question ici ont une connexion maffieuse avec des trafiquants de drogue. La BAC, faut-il le rappeler, n’est pas une « unité électron-libre » de la police. Elle est, au même titre que les autres unités de la police nationale, astreinte au contrôle interne, et aussi de faire des rapports à la hiérarchie ! Mieux, celui qu’ils accusent d’avoir pris des mesures salutaires s’est battu corps et âme avec le commandant sortant, Youssouf Binima, pour obtenir l’augmentation des primes et autres traitements des agents du service. Les agents frondeurs doivent se rendre à l’évidence que les cas d’indiscipline dans le corps sont prévus et punis par les dispositions de la loi malienne. Les réformes en cours ne sont dirigées contre personne. Elles visent au contraire à sauvegarder l’image écornée d’une unité d’élite de la police nationale en plein doute.
Salif Diallo
Source: Le Matinal