En tant qu’acteur de l’école malienne, je vois qu’elle va très mal aujourd’hui. Elle est de nos jours, confrontée à de nombreux problèmes qui doivent interpeller tout le monde : enseignants, parents d’élèves, leaders religieux, dirigeants, voire les apprenants car chacun de nous a son rôle à jouer. Je parlerais surtout des problèmes auxquels nous, enseignants, sommes confrontés.
De façon générale, ce qui rend la tâche difficile aux enseignants en classe, c’est la situation des effectifs pléthoriques surtout au niveau de l’enseignement fondamental. Nous pouvons évoquer le problème du bas niveau des apprenants, qui est dû à l’âge. Les enfants sont inscrits à l’école à l’âge de 4, 5 ans alors que le programme officiel est conçu par rapport à l’âge mental de l’enfant. Il faut donc attendre que l’enfant ait 7 ans pour l’inscrire à l’école. Voilà une situation qui fait qu’aujourd’hui les apprenants ont du mal à comprendre ce qu’on leur enseigne parce qu’ils n’ont pas l’âge requis. On peut également noter l’absence de suivi parental. Beaucoup de parents ont démissionné de leur rôle car les enfants sont laissés à eux-mêmes, il n’y a pas de suivi à la maison.
L’école ne peut pas se substituer à la famille qui doit jouer un premier rôle que l’école va compléter. Par ailleurs, l’année scolaire 2018-2019 commence un peu mal car elle n’est pas effective. Seuls les écoles fondamentales et les lycées publics travaillent, les enfants des lycées privés sont toujours dehors parce qu’il y a un problème entre l’Etat et les promoteurs desdits lycées. Je souhaite, dans un bref délai, qu’il y ait un compromis entre les deux parties pour que les enfants reprennent le chemin de l’école. Aussi, j’ai une pensée pour les populations du centre et du nord où des classes sont fermées. Je souhaite que la paix revienne vite afin que tous les enfants du pays puissent aller à l’école normalement.
Propos recueillis par Moussa Diarra
Source: lechallenger