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Bras de fer entre gouvernement et transporteurs : Le ministre Makan Fily Dabo fragilise la transition

Les syndicats des transports en  commun urbains et inter-urbains du Mali ont décidé d’observer un arrêt de travail de 72h à compter de ce mardi pour manifester leur mécontentement face à la nouvelle mesure concernant la redevance péage imposée par le gouvernement. C’est le troisième  arrêt de travail pour les conducteurs routiers opposé à la nouvelle décision du gouvernement de faire payer la redevance péage par le conducteur à chaque passage au lieu d’un paiement en 24h.

 

Rien ne va plus entre le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan fily Dabo  et le syndicat des transporteurs. Après un arrêt de travail le 17 mars, les syndicalistes entendent faire un autre arrêt de 72 heures à partir de ce mardi. Les doléances  formulées par les syndicalistes vont de l’annulation du nouveau système de péage, l’annulation du pesage des bennes chargées de sable, de graviers, de banco et des marchandises locales sur le pont-bascule, l’application immédiate du Ptac, le maintien de la validité des permis de conduire à cinq ans, la réduction du coût de la vignette, la fin de la tracasserie routière par les agents de l’ordre. Selon les syndicalistes cette grève de 72 heures n’est que partie remise car une grève illimitée s’en suivra.

Aux dires des syndicalistes, le ministre Dabo n’a pas fait preuve de bonne foi lors de leur rencontre. A les entendre, il est resté stéréotypé sur sa position de maintenir le payement de péage par passage avantde claquer la porte avant la fin de la rencontre. Toute chose qui alimente la colère des syndicalistes dont certains demandent même sa destitution.

Est-il nécessaire de prendre des mesures qui permettent de créer la tension sociale  en cette période de transition dont les missions sont bien définies ? Que veut-il à travers la persistance sur sa position ?Makan Fily Dabo ne sera- t-il pas une entrave à la bonne marche de la transition lorsque l’on sait qu’une  crise sociale enfoncera le Mali dans un autre trou ? Ce sont autant de questions qui taraudent  les esprits des Maliens et des syndicalistes. En attendant la réponse à ces questions, il est nécessaire pour les autorités de la transition de prendre des mesures pour diligenter cette épineuse question au regard de l’apport que joue le secteur du transport pour l’économie malienne. Beaucoup de Maliens souffrent de cet arrêt de travail qui fragilise la mobilité des paisibles populations. D’ores et déjà, certains transporteurs ont commencé à dévier les barrages de péage et de pesage. Toute chose qui permettra de réduire le gain de l’Etat.

Pour rappel, dans un communiqué en date  du 3 février 2021, le ministre des Transports et des Infrastructures informait les usagers de l’instauration de la nouvelle mesure « aux usagers de la route que le paiement de la redevance de péage par passage procède de l’application des dispositions de l’Arrêté interministériel n°08-1388/MF-MET-Matcl-MS1PC du 14 mai 2008 portant création des postes de péage et fixation des tarifs. Ce mode de paiement, confirmé par le Conseil des ministres à sa session du mercredi 19 février 2020, est pratiqué par les autres pays de l’espace Uemoa. L’entretien des routes construites à grands frais par l’Etat est l’affaire de tous. En conséquence, chaque usager de la route doit participer à la protection et à la pérennité des infrastructures. Le ministre des Transports et des Infrastructures sait compter sur la bonne compréhension et l’esprit de civisme de l’ensemble des usagers de la route ».  Certes la protection des infrastructures est la responsabilité de chacun mais cette manière d’imposer le paiement de la redevance par passage  est la méthode de cet ancien secrétaire général du même département de se faire une place au soleil auprès des maîtres du jour.

Cette poudre aux yeux ne saurait prospérer puisque les détenteurs de ce pouvoir mal en point savent mieux que lui  qu’une  crise sociale sera sans nul doute la goutte d’eau qui fera déborder le vase. « Un homme averti en vaut deux », dit l’adage.

Bissidi SIMPARA

Source : L’Alerte

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