Deux détonations ont perturbé l’aurore paisible des riverains et habitants du marché de Lafiabougou ce lundi 6 avril 2020. Elles ont occasionné l’enlèvement de la moto de Hamidou. Comme pour narguer les limiers du commissariat du 5è arrondissement, situé à moins d’un km du lieu des faits.
S’il y a des personnes, des travailleurs du formel ou de l’informel, qui circulent tôt le matin, à partir de 4h 30, 5h maintenant en raison du couvre feu, ce sont bien les livreurs de pains et les bouchers. Ils sont régulièrement victimes de ceux qui ne travaillent pas mais qui veulent gagner leur vie par la violence. Il est 5h 55mn, nous sommes sortis de la mosquée, qui pour regagner notre domicile qui pour faire sa marche matinale. Votre serviteur est du deuxième groupe. J’arrive au niveau du marché de Lafiabougou, presque en face d’un bar réputé où les habitués passent la nuit à se relayer, sauf maintenant, j’entends un premier coup de feu. Cette détonation peu ordinaire ne ressemblait pourtant pas au coup de feu d’un fusil ou pistolet conventionnel. Un deuxième coup, puis après rien d’autre. Tous ceux qui se trouvaient non loin de là, je me joins à eux, ont convergé vers le lieu d’où est parti le bruit. Le constat est regrettable et triste. Les commentaires nous ont permis de comprendre ceux-ci : le jeune boucher, Hamidou dit Français, vient de perdre sa moto Jakarta. Deux malfrats, sur une moto, l’ont suivi jusqu’à sa destination, prêt des véhicules apportant de la viande de l’abattoir. Les coups de feu ont servi de dissuasion pour que Hamidou cède la moto. Sans broncher ni résister, il leur laisse la moto avec son sac servant de porte monnaie. L’un des deux malfrats enfourche la moto de Hamidou, tous deux sortent par une rue du marché et disparaissent. ‘’Ils sont partis aussi avec mon sac mais il n’y avait pas de sommes importantes’’ a répondu Hamidou à un de ses camarades exerçants le même métier. Mais il dit avoir gardé son téléphone et il n’a subi aucun dommage corporel.
La Commune IV, jusque là épargné, du moins officiellement, de cas de Coronavirus ?, est-elle devenue l’épicentre du banditisme ? Trois commissariats (commissariat des 5è, 9è et 14è arrondissements), trois cas de braquages (les pharmacies à Ouezzindougou même sous contrôle de la gendarmerie mais extension de la Commune IV, sur la route passant près du cimetière de Lafiabougou et maintenant au marché de Lafiabougou) en trois mois ou un peu plus. Les malfrats ont un mode opératoire bien pensé et un mal bien organisé. Pour le cas de ce matin de lundi, ne pouvant opérer dans la nuit à cause des patrouilles de surveillance du couvre feu, ils choisissent l’aube (l’après 5h, heure officielle de levée de la restriction), un moment où les services de sécurité sont entrain de ranger leurs bataclans pour un repos journalier mérité. En attendant que ces différents commissariats ne débarrassent la population de la Commune IV de ces vermines, les ravisseurs de Hamidou courent toujours.
Drissa T. SANGARE
Source: L’Analyste