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Bouteflika, l’homme qui aimait l’Afrique

Des mouvements de libération jusqu’aux processus de paix, Abdelaziz Bouteflika a épousé toutes les phases des relations entre l’Algérie et le continent africain, jusqu’à perdre le contact.

Sur la fin de sa présidence, Abdelaziz Bouteflika avait peu à peu cessé de s’en aller rendre visite à l’Afrique, son continent tant aimé. Il avait renoncé à fouler le sol des capitales qu’il avait connues, à y être reçu par les hommes et les femmes qu’il y avait côtoyés, estimés, inspirés. Ceux des années 1960, dans la fièvre rouge des temps de révolution. Ceux des années 2000, dans la communion autour de la construction d’une Afrique en renaissance, dont il était l’un des parrains.

En un demi-siècle, beaucoup étaient morts ou avaient quitté le pouvoir. Et puis l’Algérie, tout à coup, découvrait que le temps des envolées lyriques s’en était allé, et avec lui le prestige de son pays, remplacé par des relations plus commerciales, plus pragmatiques, peut-être, et réclamant de la présence, de la constance. C’est exactement ce que faisait le Maroc, l’éternel concurrent.

« La Mecque des révolutionnaires

Mais Abdelaziz Bouteflika n’avait plus la force de venir à cette Afrique qu’il avait tant aimée, comme ministre des affaires étrangères pendant quinze ans (jusqu’en 1979), puis comme président, vingt ans plus tard. Parfois encore, l’Afrique venait à lui. Des chefs d’Etat, de gouvernement, prenaient la route de sa capitale, Alger la blanche, comme au temps de la splendeur, lorsque la ville était surnommée « la Mecque des révolutionnaires » par un homme qui avait alors quelque autorité sur le sujet, le mythique chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Amilcar Cabral.

Cette Mecque-là était devenue le sarcophage d’Abdelaziz Bouteflika. Il y demeurait cloîtré, tentant de ranimer, entre l’Algérie et le reste de l’Afrique, la flamme qui brûlait lorsqu’on y fomentait la chute de l’impérialisme en rêvant de fraternité et de panafricanisme. Il aurait voulu énoncer, comme l’avait fait le Sud-Africain Thabo Mbeki, successeur de Nelson Mandela, son homologue et complice en visions pour leur continent commun : « Je suis un Africain. »

Cette histoire-là avait commencé, en 1961, lors de sa première sortie clandestine de ce qui était alors l’Algérie française, en pleine guerre d’indépendance. Direction plein sud, en mission secrète au Mali, tout juste indépendant. Que faisait le jeune Abdelaziz Bouteflika à Gao, dans le nord du pays, où l’avait dépêché le Front de libération nationale (FLN) ? Il en avait rapporté un nom de guerre, glorieux – Si Abdelkader El-Mali –, mais peu explicite. Etait-il en mission de surveillance, en train d’organiser la résistance ou puni ? La légende se forgeait et déjà se nimbait de brume. Le jeune homme révolté venait de faire un pas, celui que faisait aussi l’Algérie vers le sud du continent….Lire la suite sur Le Monde

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