Dans la nuit du jeudi 16 mai au vendredi 17, un calme a finalement régné dans la circonscription administrative de Béoumi, près de Bouaké où deux jours ont été consacrés à une série d’affrontements meurtriers entre deux communautés.
Au début, il s’agissait d’une simple altercation qui opposait deux hommes avant que la situation ne prenne d’autres dimensions ayant nécessité la dramatisation de l’évènement avec l’implication des jeunes venus des communautés malinké et baoulé pour ainsi transformer la querelle de deux hommes en affrontement intercommunautaire durant deux jours.
Par conséquent, le bilan communiqué fait état de la mort de trois personnes et une quarantaine de blessés recensés. Parmi les blessés figurent des limiers touchés par des balles de fusils artisanaux.
Pour ainsi maitriser la situation, un couvre-feu a été décrété par les autorités compétentes aux environs de 18H jusqu’à 6H du matin et des renforts ont été également envoyés de Bouaké, Yamoussoukro et Abidjan. Durant toute la nuit, des flics appuyés par des gendarmes et des soldats déployés pour la circonstance ont sillonné certains quartiers et villages de la commune pour arrêter les fauteurs de troubles et de faire la chasse aux éventuels pilleurs.
En sa qualité de premier responsable du lieu, Jean-Marc Kouassi, maire de Béoumi, montre que tout est parti d’une violente altercation entre un « chauffeur de véhicule de transport en commun et un conducteur de moto-taxi » issus de communautés malinké et baoulé, donc différentes. Les deux hommes se sont battus et le premier protagoniste a donc été admis à l’hôpital de la ville dont la rumeur de la mort a aussitôt dominé la ville.
Pour ce fait, des tensions cachées ont été ravivées entrainant la ville dans une spirale de violences. Pendant deux jours, dit-il, des jeunes des deux communautés se sont donc affrontés. Suivant les propos du maire Jean « depuis les dernières élections, la tension règne, on ne peut pas se le cacher. Lors des élections, il y a eu des affrontements ». Il convient de noter qu’en plus de ces tensions politiques, l’affrontement entre les communautés baoulé et malinké trouve son origine dans des difficultés liées à des problèmes économiques et fonciers.
Mamadou Diarra
Le Pays