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Bombardement de Bounti… Et si la France avait raison ?

Que nenni ! Nous ne cautionnons nullement ici la mort d’innocents encore moins celle d’enfants ou d’éventuels errements d’une force en présence. Mais saviez-vous que les détracteurs de l’Armée française dans l’affaire du bombardement de BOUNTI sontà la fois membres de la CMA et du  HCUA proches d’Iyad Ag Ghali et surtout, cherchaient au moment des faits, à créer une synergie entre les deux plus redoutables groupes jihadistes qui écument le Sahel à l’heure actuelle, à savoir, l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) qui a récemment revendiqué la mort de 33 soldats maliens à Tessit et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM) d’Iyad Ag Ghaly? Pareille synergie serait le pire scénario pour les Etats du Sahel et le Mali en particulier. Accrochez-vous !

Dans son rapport d’enquête, l’Organisation des Nations Unies accuse formellement l’armée française d’avoir tué près de 20 civils lors d’une opération initialement dirigée contre des djihadistes à Bounti. Une enquête menée par la Division des droits de l’Homme de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA)  en collaboration avec la Police scientifique des Nations Unies. Le document signale que «plusieurs civils auraient été victimes des frappes dirigées contre les djihadistes».

Selon les détails de cette enquête, la situation se serait produite le 3 janvier dernier. Alors qu’une cérémonie de mariage avait réuni une centaine de civils dont cinq  «membres présumés de la Katiba Serma», un engin volant a ouvert le feu sur tout le monde. Au total, 19 civils auraient été tués et 3 membres du groupe armé auraient également trouvé la mort.

Le groupe touché, selon le rapport,  «était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire», a précisé le rapport de la Division des droits de l’Homme de la MINUSMA.

Pour sa part,  «Le ministère des Armées maintient avec constance et réaffirme avec force: le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel», a notamment réagi le ministère des Armées dès la publication du rapport, rejetant de facto une possible bavure sur des civils.  Selon l’Etat Major Général des Armées de France, elle  indique avoir «visé près de Bounti, un rassemblement jihadiste à l’issue d’une manœuvre de renseignement ayant duré plusieurs jours». Et que «le raid a été mené par une patrouille de Mirage 2000 [et non par un hélicoptère]. «Aucun élément constitutif d’un mariage n’a été observé».

La ministre des Armées Florence Parly, lors d’une audition parlementaire, a dénoncé une «tentative de manipulation».

MINUSMA et Autorités françaises continuent d’accuser et de démentir en attendant une contre-expertise impliquant cette fois-ci, des observateurs neutres. Nous en sommes-là pour l’instant.

De troublantes accointances

Il nous revient que les malheureux événements sont survenus dans le secteur d’Agarnadamos, localité située à 20 km à l’ouest de Talatayedans la région de Gao.

Selon un communiqué de la communautéIdaksahak  «cinq jeunes ont été tués dans une frappe aérienne de Barkhane le 25 Mars 2021 à Agarnadamos» à une vingtaine de kilomètre de de Talataye.

Et sur les réseaux sociaux, le maire de Talataye, Mohamed Assaleh Ahmed Ishak a, à son tour, publié un autre communiqué faisant état de la mort de six jeunes, partis avec «trois motos et armés d’un fusil de chasse» pour «passer la journée tranquillement en dehors de la ville de Talataye et chasser des pintades et des lapins».

Voici deux communiqués qui ne manquent pas de relents pour qui sait lire d’entre les lignes. Passons quand même !

Mais qui est donc Mohammed AssalehIshak, alias Salah Ag Ahmed maire de Talataye ?

Il est l’un des principaux pourfendeurs de l’Armée française sur place. Il est signataire des communiqués accusant vertement BARKHANE d’être l’auteure de la frappe ayant occasionné la mort de six (06) enfants en plus d’une douzaine de personnes présentes à cette  «cérémonie de mariage». Et c’est encore lui qui a publié sept photos de l’endroit où a eu lieu la frappe de Barkhane. Aussi, un de ses conseillers a affirmé à AFP avoir vu un drone dans le ciel de Talataye au moment des faits. Pour faire court, c’est le maire de Talataye, le sieur Mohammed Assaleh Ishak alias Salah Ag Ahmed et des membres de son équipe communale qui accusent Barhane, persistent et signent. Sont-ils neutres ou parties prenantes du conflit en cours ?

Il s’avère que le maire de Talataye(Mohammed Assaleh Ishak alias Salah Ag Ahmed, principal accusateur) est membre du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad(HCUA) et présumé membre d’Ansar Dine, d’Iyad Ag Ghaly, point focal du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM). C’est du moins, ce que révèlent lesdifférents rapports du groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. En voici un extrait :

«Dans la commune de Talataye (région de Gao), la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), a imposé sa présence au MSA-D (Mouvement pour le salut de l’Azawad – Daoussak, proche de la PLATEFORME GATIA et alliés), après une série d’actes terroristes revendiqués par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, qui ont contraint les fractions Daoussak soutenant le Mouvement à négocier et à accepter le retour des adeptes parmi elles de la Coordination et leurs chefs politiques, y compris le maire du HCUA de Talataye, Mohammed AssalehIshak, également connu sous le nom de Salah Ag Ahmed».

Selon un autre rapport du groupe d’Expert publié en 2019, «la collusion entre le GSIM (ou JNIM)  d’Iyad Ag Ghaly et le HCUA s’est révélée au grand jour à Talataye, où l’on a assisté à une nette recrudescence d’attaques terroristes contre le seul MSA-D, revendiquées par le GSIM (ou JNIM)  entre février et avril 2019, période pendant laquelle la CMA et le MSA étaient censées partager la zone en vertu de l’accord de réconciliation».

Par ailleurs, le Groupe d’Experts a recueilli d’autres preuves documentaire attestant que des «individus proches de Salah Ag Ahmed(le Maire de Talataye) étaient directement liés aux activités terroristes revendiquées par la katiba locale du GSIM».

Cette Katiba locale n’est autre «Serma» qui aurait perdu cinq (05) membres lors du bombardement de Talataye au mois de Février dernier. Et il y a plus grave !

Le maire de Talataye chargé d’établir le contact entre GSIM et EIGS ou Daech ?

De violents combats opposent très souvent le GSIM d’Iyad Ag Ghaly au groupe rival EIGS ou DAECH ou «Etat Islamique». Le premier est connu pour mener une guerre religieuse (Jihad) donc idéologique pendant que le second, a une vision plutôt territorialiste. Il cherche territoire ou s’implanter pour toujours.

Ce groupe (DAECH) mène des excursions particulièrement périlleuses surtout dans la zone dite des 3 frontières au Sahel (Niger-Burkina-Mali). Ses derniers crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été le massacre de soldats et des civils au Niger et au Mali.

Puisqu’opposé Iyad Ghaly, ce groupe génocidaire est régulièrement pris en chasse par le GSIM. En clair, les deux entités jihadistes ne s’entendent pas. Et c’est tant pieux pour les gouvernements des Etats du Sahel. Mais seulement voilà !

Selon le rapport du groupe d’experts pour le Mali, au mois de Novembre 2017, «Salah Ag Ahmed (le maire de Talaye et proche d’IyadAg Ghali), aurait rencontré Abdallah Ag Albakaye, haut commandant d’Ansar Dine, basé dans le cercle de Tessalit, chargé d’assurer la liaison et la coordination entre le GSIM et l’EIGS». Et patatras !

Le maire de Talataye et son équipe seraient donc la dynamique de fusionner, en tout cas, d’établir une coordination entre GSIM et EIGS ?

Ceci expliquerait-il d’une part, les frappes préventives françaises et de l’autre, les accusations et «tentatives de manipulations»contre la France ?

En tout cas, pour être proches d’Iyad Ag Ghaly et être dans la dynamique d’une fusionentre GSIM – EIGS, le Maire de Talataye et son équipe, ne sont nullement neutres et sont même susceptibles de constituer une menace pour la paix dans le Sahel en général et au Mali en particulier. Alors loin de minimiser la mort d’enfants, faut-il blâmer ou  féliciter Barkhane pour avoir écarter une véritable menace ? Aussi, le rapport de la MINUSMA précise que les personnes prises pour cibles ont délibérément choisi de se fondre parmi les «personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire». Un bouclier humain donc !  Mais comment et quel instant précis ? Vivement des observateurs neutres !

B.S. Diarra

Source: La Sentinelle

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