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Boko Haram est au bord de l’explosion

Le groupe terroriste vient de subir de nombreuses défaites, et des rivalités internes menacent son unité.

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Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Surtout en matière de lutte contre le terrorisme. Le 11 août 2015, le président du Tchad, Idriss Déby, prononçait un discours à l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance du pays. Il y avait annoncé, en pleine opération militaire de ses troupes: «Boko Haram est décapité».

Quelques semaines plus tard, la réalité semble beaucoup moins simple, même si le groupe terroriste qui a fait allégeance à l’Etat islamique (EI) semble avoir perdu du terrain et est menacé sur son front extérieur mais aussi en son sein.

Dans son discours le Président Idriss Déby faisait allusion aux bruits qui circulaient sur un changement de leadership à la tête de Boko Haram. Plusieurs spécialistes du groupe islamiste avaient annoncé l’arrivée à la tête de l’organisation de Mahamat Daoud, un commandant militaire du groupe, à la place d’Abubakar Shekau, le leader historique qui fait face à une contestation interne depuis sa décision de prêter allégeance à l’EI.

Dans une analyse écrite sur le site African Arguments, Fulan Nasrullah, un analyste militaire nigérian, expliquait que Mahamat Daoud, le soi-disant nouveau chef du groupe armé, était l’élève spirituel d’un des fondateurs – et tête pensante – de Boko Haram et qu’il représentait la faction qui en interne rejetait les choix d’Abubakar Shekau.

 

Les négociations de la discorde

Mais quelques jours après ces rumeurs, un enregistrement audio dans lequel Sekau affirmait être toujours le leader exclusif de Boko Haram était diffusé par le groupe terroriste. Un retournement de situation qui n’efface pourtant pas les rivalités qui opposent les différentes factions armées de Boko Haram, qui sont disséminées à travers les différentes régions occupées par le groupe armée nigérian. Selon l’International Crisis Group, il n’y a pas moins de six groupes différents au sein de la secte islamique. Chacun d’entre-eux opèrent de manière indépendante dans sa zone d’influence respective.

Le signe visible de ces déchirements en interne, est la volonté de certains rebelles de négocier un accord de paix avec les troupes régulières des pays de la région – Cameroun, Nigeria, Tchad – impliqués dans l’offensive militaire contre les positions de Boko Haram. Certains combattants de l’organisation sont en effet attirés par les retombées financières promises en cas de réédition – de nombreux ex-rebelles de milices d’Afrique centrale se sont enrichis de la sorte ces dernières décennies, note African Arguments. Mais ce qui pousse certains cadres de Boko Haram à la table des négociations, c’est aussi la série de défaites enregistrées par leurs soldats face à l’offensive menée par la coalition régionale.

Le groupe terroriste a ainsi été chassé ces derniers mois des états fédéraux nigérians de Borno, Yobe et Adamawa, tous situés dans le nord-est du pays. Tout récemment, début septembre, Boko Haram a subi une nouvelle défaite d’importance en perdant le contrôle de la ville de Gamboru Ngala, frontalière avec le Cameroun.

Et l’offensive contre les positions de la secte islamiste vont se poursuivre. Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions fin mai, a fait de l’éradication de Boko Haram une priorité.  Il a remanié les états-majors des forces armées nigérianes et donné trois mois aux militaires pour en finir avec le groupe islamiste.

Camille Belsoeur

Source: Slate Afrique.

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