Le blocus érigé sur la route nationale 7 a été levé, hier mardi, aux environs de 6 heures du matin suite à un accord trouvé entre le gouvernement et le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP). Ainsi, l’accord prévoit l’installation du gouverneur le 22 septembre prochain.
Comme à Kayes, à Tombouctou, à Gao, à Ménaka ; le gouvernement vient aussi de signer un accord à Bougouni sous la pression de la population qui avait érigé un blocus à l’entrée et à la sortie de la ville.
En bouclant des points d’accès, des manifestants exprimaient leur mécontentement de la non-prise de fonction du gouverneur de la région de Bougouni nommé depuis juillet 2018. Pire, de cette date à ce jour, il ne s’est jamais rendu à Bougouni, selon des informations. Et pourtant, son budget a été voté et continue de bénéficier les avantages liés à son statut du gouverneur étant à Bamako.
En outre, ils protestaient pour exiger la réhabilitation de la route Bougouni-Manankoro très capitale pour l’économie de la localité. Son bitumage sera un ouf de soulagement pour les communautés qui y fréquentent.
Consécutive à cette mobilisation, qui a débuté dans la nuit du dimanche au lundi, le pouvoir est rentré en contact avec les responsables des contestataires, à travers le préfet. Selon nos sources, la rencontre s’est déroulée de 17 heures à 24 heures en présence des autorités traditionnelles, politiques, militaires de Bougouni.
« Nous avons eu un accord avec le gouvernement, à travers le préfet. C’est au nom du gouvernement que le préfet s’est engagé. Il a eu des instructions des ministres pour négocier avec nous. On n’a pas besoin forcement de la présence des ministres pour conclure un accord », a précisé le président du Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP), Mamba COULIBALY, joint par téléphone par nos soins hier.
Dans cet accord arraché au gouvernement, le pouvoir s’engage à satisfaire les deux revendications des manifestants.
« Les autorités se sont engagées à installer le gouverneur le 22 septembre prochain. Quant à la réhabilitation de la route, elle démarra vers mai 2020 avant l’hivernage prochain », nous a confié M. COULIBALY. C’est pourquoi soutient-il, les manifestants ont décidé de lever les barricades après 24 heures de blocus. Un ouf de soulagement pour des centaines de passagers et routiers qui y étaient bloqués.
« Après la réunion avec les autorités qui a été sanctionnée par un accord, nous avons demandé à nos militants, à la population de Bougouni qui était très dévouée pour la cause, de libérer la route. C’est donc à 6 heures du matin que la fin de la mesure a été effective », a indiqué le président du collectif.
Faisant peu confiance à ce régime d’honorer ses engagements, M. COULIBALY a rassuré qu’ils vont rester vigilants afin que le chronogramme, qui a été accepté, soit respecté. « Après cet accord avec le préfet, nous allons veiller à son application rigoureuse », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le président du collectif a expliqué qu’après Bougouni, des manifestations similaires seront organisées dans toutes les nouvelles régions qui attendent l’installation de leur gouverneur ou de sa nomination.
À suivre…
Par Sikou BAH