Blaise Compaoré a fait ses premières déclarations en tant qu’ancien chef d’Etat. Il l’a fait dans les colonnes de Jeune Afrique, depuis Yamoussokro, en Côte d’Ivoire, où il a élu domicile après avoir démissionné le 31 octobre 2014. Blaise Compaoré en veut à l’opposition politique, qu’il accuse de s’être acoquinée avec une partie de l’armée pour lui faire un coup d’Etat et prendre le pouvoir « par la force ».
L’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, a déjoué bien de coups d’Etat pendant qu’il était au pouvoir. Celui d’octobre 2014 l’a-t-il surpris ? Visiblement, non. « Nous savions depuis longtemps qu’une partie de l’opposition était en relation avec l’armée. L’objectif: préparer un coup d’État », déclare-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique.
Mais alors, pourquoi ne pas avoir réagi ? L’ancien président du Faso explique que s’il annonçait qu’il ne se présentait pas en 2015, cela l’aurait affaibli. Mais il reste convaincu que ce n’est pas le projet de révision de la constitution qui l’a fait quitter le palais présidentiel de Kossyam. « Parlement ou référendum, cela n’aurait rien changé, car ils (opposition) n’auraient guère dévié de leur plan initial, la prise du pouvoir par la force », explique-t-il.
Blaise Compaoré reconnaît cependant qu’il a passé du temps à la tête de l’Etat burkinabè. « Je suis conscient du fait qu’après trente ans de vie politique harassante, j’ai fatigué… », a-t-il dit.
Le désormais ancien président du Faso semble mettre cependant au défi l’opposition quant à sa capacité à gérer le Burkina après son départ. « Je ne suis ni un ange ni un démon. Ils voulaient que je parte, je suis parti. L’Histoire nous dira s’ils ont eu raison », a-t-il affirmé.
Il ne semble pas non plus envier le sort ou la position de celui qui l’a momentanément remplacé à la tête de l’Etat, en l’occurrence le lieutenant-colonel Isaac Zida, une position qu’il ne souhaiterait « même pas à mon pire ennemi… ».
source : burkina24.com